« Vortex » ouvre le Festival de Danse de Cannes
Tero Saarinen a chorégraphié le nouveau spectacle de la Compagnie Nationale de Danse de Corée (NDCK), une troupe traditionnelle plus habituée au Pansori qu’à la danse contemporaine. Présenté dans le cadre de l’année France-Corée, Vortex ouvrait le Festival de danse de Cannes, dirigé depuis cette année par Brigitte Lefèvre.
Avec ses voiles et ses tournoiements, Vortex, porte bien son nom. Les spectateurs sont vite emportés dans ce maëlstrom de mouvements qui semblent retenir le temps.
Tout en bras qui s’éploient, Saarinen jouant sur l’allonge et la flexibilité des membres des danseurs coréens, la chorégraphie enchaîne des séquences d’une grande beauté, qui semblent mues par le yin et le yang : le blanc et le noir le lourd et le léger, le rapide et le lent, la force et le lâcher prise se conjuguent sur les accents d’une musique traditionnelle qui, elle-même, passe d’une sorte de nappe créée par des instruments à vent, à un percussion très rythmée qui évoque un chaos.
Photos Nathalie Sternalski
Les images suggérées par la poésie des gestes et par le son s’exhalent comme une fumée légère qui s’efface et laisse une place pour d’autres rêves. Musique et éclairages en peignent les ondes toujours changeantes dans cette sorte de drame musical qui a pour caractère la métamorphose sous l’influence du temps.
Bien sûr, on pourrait deviner une forme de récit à travers ces danseurs qui s’affrontent et finissent par se réunir grâce à l’intervention d’un grand papillon blanc qui ressemble à s’y méprendre au personnage qu’incarnait Tero Saarinen dans Hunt.
Photos Alain Hanel
Mais ce n’est pas essentiel. Nous avons préféré nous laisser porter par cette danse ouverte à l’imagination, où toutes sortes d’ombres et de suggestions passent, bougent et se mêlent. Où un monde trouble naît de la sensation, incessament disjointe et renouée par l’apparition de ces artistes qui nous font entrer dans un monde immatériel.
Le mouvement qualifié par les timbres des instruments, la qualité des danseurs, les lignes sonores, le travail des éclairages créée une harmonie subtile et envoûtante, qui fait de ce Vortex, une belle réussite.
Agnès Izrine
19 novembre 2015 - Festival de Danse de Cannes
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