« Le Lac des cygnes » par le Yacobson Ballet
Fondée par Leonid Yacobson en 1969, la première compagnie indépendante de Russie, non attachée à un Opéra, composée de soixante membres s’est déplacée pour une tournée au Japon en décembre et janvier, un pays particulièrement amateur de danse classique.
Au fil des tournées, cette compagnie presque exclusivement financée par la ville de Saint Pétersbourg diffuse l’excellence de la danse russe avec plusieurs ballets du répertoire classique, La Belle au bois dormant et Les Sylphides seront joué en France entre janvier et mars prochain.
A Tokyo, Le Lac des cygnes est présenté avec le Tokyo new city orchestra durant trois heures quinze avec deux entractes, nous redécouvrons ainsi l’œuvre de Tchaïkovski dans la chorégraphie de Marius Petipa et Lev Ivanov, grâce à une troupe dynamique.
Les vingt-quatre cygnes déclinent les codes de la danse classique avec rigueur. Les entrechats, cabrioles pirouettes, jetés se succèdent pour le plus grand bonheur du public japonais. Le directeur artistique Andrian Fadeev diplômé de la prestigieuse Académie Vaganova et ancien danseur du théâtre Mariinsky et ses maitres de ballet sont en permanence en coulisses pour corriger les gestes des danseurs. Comme au début du XXème siècle, la scénographie, simple, est adaptée aux tournées, quelques accessoires et les toiles peintes d’un décor romantique suffisent à évoquer l’histoire tourmentée du prince Siegfried, d’Odette et de son double noir Odile. Le corps de ballet, tout comme les solistes, s’impliquent avec force et grâce, les mouvements sont précis.
Physiquement cette tournée est exténuante pour les organismes, et une savante rotation des danseurs est nécessaire lors des représentations jouées fréquemment deux fois dans une même journée. Des coulisses on observe un vrai engagement de chacun d’eux. Dans l’immense salle du Bunkamura, le public a apprécié le travail enthousiaste de cette troupe, d’autant que les costumes du français Jérôme Kaplan tout en gardant une esthétique classique sont parfaitement adaptés aux mouvements des corps.
À l’heure ou la danse classique a de moins en moins de représentants en France, une des grandes salles parisiennes pourrait peut être s’intéresser avantageusement à cette troupe.
Jean Couturier
Spectacle vu de la salle et des coulisses au Bunkamura de Tokyo le 27 janvier.
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