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La fête de l’UMAA d’Olivia Grandville

Le Théâtre de la Cité internationale a présenté en ce mois d’octobre UMAA, Unité mobile d’action artistique (2024), la dernière création d’Olivia Grandville, dans le cadre du festival Transforme-Paris.


En entrant dans la bulle conçue par Olivia Grandville et Cocky Eek installée au fin fond du jardin de la Cité, à deux cents mètres du théâtre côté sud-est, nous n’avons pu découvrir qu’une toute petite partie du projet global, encyclopédique, anthologique. Une « proposition artistique », selon le programme. Mille propositions, plutôt. Mille supports, surfaces, plateaux – suivant l’appellation du CCN de La Rochelle, dirigé par la chorégraphe rappelant le titre d’un fameux livre de Deleuze-Guattari ayant déjà inspiré Geisha Fontaine et Pierre Cottreau. Pour ce projet d’œuvre itinérante, Olivia Grandville a imaginé un « format-manifeste » qui traite d’écoresponsabilité des pratiques, d’adéquation avec l’environnement dans sa globalité, d’une autre règle du jeu dans le système de diffusion du spectacle vivant, d’autres publics, opérateurs, et modes de production, de protocoles de création rapide, d’optimisation des déplacements…


Un projet écolo, comme on voit, dans l’air du temps et sans doute un peu utopique. Mais qui, ne serait-ce que par la variété du programme présenté gracieusement durant une semaine, se révèle théorique et pratique à la fois. L’UMAA n’est pas vraiment un spectacle, un nouveau ballet, une pièce à voir dans l'une des salles du théâtre. C’est une série de portraits de résidents, d’ateliers de danse, de citations d’opus de sa compagnie, d’improvisations de danseurs du Centre chorégraphique, de concerts, de sets électro, de démonstrations, de vidéo-projections, de moments de sieste mais aussi d’échauffement. L’installation dite de la Méga-bulle vaut à elle seule le détour. Rien de plus concret que cette bulle d’Air Design Studio Erik van Dongen fabriquée par Air Toiles Concept et Rivertex Technical Fabrics Group en polyester 550 Dtex, résistante aux rafales de vent de 60 km/h, pouvant accueillir plusieurs dizaines de personnes, spectateurs et artistes.

Twins – Olivia Grandville, pièce paysage avec Matthieu Patarozzi, Ludovico Paladini, Pierre et Charles Pietri, I-Fang Lin © Marc Domage

Cette structure mobile, qui permet « d’élargir le champ d’action du Centre chorégraphique national de La Rochelle », est une « structure gonflable à mi-chemin entre l’organisme vivant et le dôme » destinée à ce que Grandville nomme le « campement artistique ». Elle est gonflable et doit être gonflée en permanence par un système de soufflerie. Toutes proportions gardées, elle rappelle le Leviathan (2011) d’Anish Kapoor, installée au Grand Palais dans le cadre de la manifestation Monumenta, sculpture fantastique, zodiacale, zeppelinesque, admirable comme telle, pouvant accueillir des performances artistiques – nous y avions revu dans un autre espace que celui d’une scène traditionnelle la pièce de Myriam Gourfink, Les Temps tiraillés.

À la cité U, il nous a été donné de découvrir quatre séquences de La Veillée, une succession de solos improvisés, un marathon soft de danses et de performances pouvant tout de même durer de trois à quatre heures. Nous avons été sensible aux prestations de Matthieu Patarozzi, Sonia Garcia, Charles Pietri et Séverine Lefèvre, sur un continuum sonore planant à base de plages électro d’airs baroques et de musique sacrée.

Nicolas Villodre

Vu le 9 octobre 2024 au parc de la Cité universitaire. Théâtre de la Cité Internationale dans le cadre du festival Transforme.

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