« Hu(r)mano » de Marco Da Silva Ferreira
Ils sont quatre, compacts, en fond de scène, légèrement éclairés. Une femme et trois hommes, en jeans colorés et chemises faussement simples ou robette, comme imbriqués. Puis ils commencent à bouger et leurs semelles crissent sur le tapis, leurs pieds ne décollent pas du sol et leurs mains sont plaquées devant leur bassin.
Tandis que le spectateur commence à percevoir un murmure, une pulsation, le mouvement s'accélère, les corps se détachent les uns des autres, les pieds restant rivés au sol. La pulsation s'amplifie, les déplacements se déploient dans une gestuelle qui emprunte au hip-hop dans les isolations et au contemporain dans l'écriture. Abstraite dans son traitement, sa puissance/présence physique la rend très expressive, au delà de toute intention comme l'a écrit Merce Cunningham il y a très longtemps.
"Hu(r)mano" - Marco Da Silva Ferreira © José Caldeira
L'énergie puisée de la terre qui n'est pas sans rappeler celle de l'artiste israélien Hofesh Shechter, chez qui a dansé Marco Da Silva Ferreira, se cristallise par une exacerbation des postures qui produit des situations burlesques ou inquiétantes. La bande-son, entre métal et percussion organique envahit l'espace tandis que la tension s'apaise par les jeux de regards, très durs au départ puis de plus en plus rieurs, emmenant le spectateur de l'individu au collectif.
« Du moi humain au nous urbain » écrit le programme, les quatre interprètes tissent un chemin du Un au Plusieurs. Une performance à la fois physique et mentale, une aventure commune à l'étrange attrait.
Gallia Valette-Pilenko
Le 28 janvier aux Subsistances dans le cadre du Moi de la danse (Lyon). Jusqu'au 30 janvier, 20h.
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