Démonstrations de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris
Dix heures trente. L’heure d’entrer en scène pour l’Ecole de danse. Pas facile à gérer, mais ils devront s’habituer s’ils entrent dans le Corps de ballet : le concours de promotion du Ballet démarrant à peu près à la même heure !
Elisabeth Platel, directrice de l’Ecole de danse entre donc la première pour lancer ces fameuses « démonstrations » qui ont lieu chaque année, juste avant Noël.
« Quoi de plus beau q’un exercice ? » annonce-t-elle. Et en effet, les démonstrations sont une suite d’exercices effectués par les différentes « divisions » (c’est ainsi que l’on classe les groupes à l’école de la 6e à la 1ère).
Les 3e Divisions © David Elofer
C’est donc la 3e division qui ouvrait la session d’exercices. Les garçons d’abord, sous l’œil expert de Wilfried Romoli. Façonnés par l’École française, il s’agit d’être aussi précis dans un dégagé, que pour des pirouettes ou des grands sauts. Les uns découlant de l’équilibre des autres. Les filles, sous la houlette de Carole Arbo, ont montré un très bel adage, pas facile, avec un grand plié 5e, pas facile, surtout quand on a des pointes aux pieds !
Les 2e divisions © David Elofer
On enchaînait avec la 2e division garçon, menée par Eric Camillo, qui a plutôt chorégraphié la progression d’un cours avec toutes sortes de pirouettes (notamment des tours arabesques, toujours un challenge !) de la petite batterie, des grands sauts, et bien sûr, des tours en l’air. Les filles, ont développé leurs talents notamment dans des exercices très techniques de fouettés arabesques concoctés par Fabienne Cerrutti.
Enfin, la 1ère Division, la dernière avant d’entrer dans le Corps de ballet n’avait pas la totalité de ses effectifs, une partie d’entre eux étant requis sur La Bayadère.
Bien sûr, c’est toujours la classe la plus attendue. Les garçons de Jacques Namont ont déployé toute la technique qui leur sera nécessaire pour sauter le pas, à la fin de l’année. Les filles de Fanny Gaïda ont présenté une belle classe, plutôt homogène, mais un peu en deça de leurs homologues masculins.
On a également beaucoup apprécié la classe d’Adage de Wilfried Romoli et aimé la fraîcheur et l’entrain du cours de danse de caractère de Roxana Barbacaru qui avait choisi pour thème la danse espagnole avec ses épaulements, ses œillades, ses éventails et une danse des sabres, qui n’a sans doute avec l’Espagne que peu de rapport. Mais quelle importance ?
Photos : David Elofer
Une fois de plus ces démonstrations ont prouvé le haut niveau de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, et l’ingéniosité de sa directrice, et de ses professeurs qui ont réussi, à partir de la grammaire élémentaire de la danse classique, à produire un spectacle vraiment agréable à voir, grâce à sa sobriété d’ailleurs. Ce qui est bien dans l’esprit de notre Ecole française qui refuse l’esbrouffe et la performance gratuite pour se concentrer sur les qualités du placement, la rigueur du geste, la netteté du bas de jambe.
Une réussite !
Agnès Izrine
Du 5 au 20 décembre 2015 Opéra, Palais Garnier
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