« Caída del Cielo » de Rocío Molina
Caída del Cielo sera à l'affiche du Pavillon Noir d' Aix-en-Provence les 10 et 11 mai prochains.
Le flamenco que propose Rocío Molina dans Caída del Cielo a quelque chose d'essentiel, s’enfonce jusqu’aux racines mais ne peut s’apprivoiser.
Artiste associée à Chaillot-Théâtre national de la Danse depuis 2014, l' étoile du flamenco Rocío Molina, est aussi la plus libre. Osant l’improvisation ou le grand spectacle, la danseuse s’autorise une approche sans contrainte de son art. Elle a créé un langage original, fondé sur la tradition réinventée d’un flamenco qui respecte son essence et épouse les avant-gardes. Sa nouvelle création, Caída del Cielo, en est un exemple probant.
Galerie photo © Laurent Philippe
La chute n’est pas à proprement parler une figure du flamenco. D’une certaine façon, elle s’y oppose, car, comme le rappelle Rocío Molina, « le flamenco est une danse de la verticalité ». Elle, cherche pourtant à la rompre « en utilisant le sol, et pas seulement pour des zapateados ». Mais Caída del Cielo, est d’abord un spectacle composé en deux parties, qui opposent l’ombre à la lumière et l’ordre au désordre, le silence et le bruit. Mais au-delà le spectacle vise à mettre au jour les paradoxes de nos contradictions.
Galerie photo © Laurent Philippe
Cette œuvre est un voyage, une descente. Nous assistons au parcours d'une femme, guidée par sa danse, à la fois intuition et matière, à travers des lumières et des ombres, et à ses côtés, nous nous précipitons dans le silence, la musique et le bruit, en des territoires inconnus. Devant nous : une réalité palpable, et puis ce qui existe mais qui se cache à nos yeux, tout s’incarne dans le corps de Rocío. « C’est une danse qui pousse le corps à l’extrême", affirme Rocío. « J’essaye de chercher l’équilibre dans l’instable, de jouer avec mon corps. »
Galerie photo © Laurent Philippe
Elle danse et établit un rapport inédit avec la terre, et on a la sensation que sa danse naît de ses ovaires et de cette terre qu'elle piétine, et sa danse se transforme ainsi en la célébration d’être femme. En somme, cette œuvre est le voyage, ou la descente, ou le passage d’un corps en équilibre à un corps, plongé dans le sens tragique de la fête.
A voir au Pavillon Noir d'Aix-en-Provence le 10 à 20h et 11 mai à 19h
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