« Būan » d’Annamaria Ajmone
Būan signifie habiter en ancien allemand, ce qui a dérivé en Bauen, construire en allemand moderne. Quand on arrive sur le Fondamenta Nani, juste en face, on ne distingue tout d’abord qu’une vieille bicoque en bois, une construction plutôt inusitée dans la Cité des Doges.
Mais bientôt, on découvre une silhouette qui se dégage de ce lieu improbable, qui sert, en fait, de garage de réparation pour les gondoles. Annamaria Ajmone se lance alors dans une chorégraphie basée sur un mouvement continu qui part de chaque articulation. Très fluide, jouant sur les différentes dimensions de l’espace, décortiquant le mouvement et le recomposant aussitôt.
Ça ne dure que quelques minutes, pendant ce temps, la vie continue, les gondoles passent, les motoscafi aussi. C’est à la fois incongru et plaisant, on pourrait même imaginer qu’Annamaria danse chez elle, dans cet endroit qui ne peut apparaître qu’aux promeneurs un peu égarés, ou aux habitants connaisseurs. Tout cela a néanmoins un côté joyeux et serein… normal pour la Sérénissime.
En attendant, ceux qui regardent auront passé un bon moment.
Agnès Izrine
25 juin 2015, Biennale College Danza, Venise, Squero San Trovaso
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