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Les danses du Bassin (d’Arcachon)

Dans la capitale des huitres, et autour de son célèbre Bassin, en ce septembre 2013, tout sera affaire de croisements. Le festival « Cadences » part sur les traces que le cirque laisse dans la création chorégraphique, et Sidi Larbi Cherkaoui rencontre le tango argentin, alors que Circa, compagnie australienne à la pointe de l’inventivité acrobatique, se joint au Quatuor Debussy !

Aussi, le festival « Cadences » renoue avec l’idée de placer les éditions sous un focus thématique, tout en s’offrant la liberté de divaguer quelque peu. Ses deux scènes principales sont l’Olympia, belle salle de mille places, reconstruite il y a dix ans exactement, et le petit plateau en plein air, une des plus belles idées de tous les festivals de danse. Accueillant des spectacles brefs, le Théâtre de la mer est posé à même le sable, et il arrive qu’en quittant la scène, les danseurs courent piquer une tête, sous les applaudissements ou les rires complices du public – car il peut encore faire très chaud en septembre, sous le soleil d’Aquitaine.

Le Théâtre de la mer verra donc toute une série de croisements entre danse et cirque, tels les Espagnols de La Furtiva dans un duo de Danse-cirque-théâtre, ou encore le duo d’acrobates Les Philébulistes dans leur double roue de vélo, un vrai agrès avec ses cinq mètres de diamètre et pas facile à maîtriser. Et « Cadences » ne s’interdit pas un pied de nez aux yachts arrimés un peu plus loin. On fera aisément le lien quand le duo franco-suédois i19 se joue du mât chinois ou quand les Basques de Kukai Dantza Konpainia se mettent à tanguer, dans leur lutte dansée pour l’équilibre.

Le Théâtre de la mer verra donc toute une série de croisements entre danse et cirque, tels les Espagnols de La Furtiva dans un duo de Danse-cirque-théâtre, ou encore le duo d’acrobates Les Philébulistes dans leur double roue de vélo, un vrai agrès avec ses cinq mètres de diamètre et pas facile à maîtriser. Et « Cadences » ne s’interdit pas un pied de nez aux yachts arrimés un peu plus loin. On fera aisément le lien quand le duo franco-suédois i19 se joue du mât chinois ou quand les Basques de Kukai Dantza Konpainia se mettent à tanguer, dans leur lutte dansée pour l’équilibre.

Autrement acrobatique, Sara Martinet (Cie Les Baigneurs) présentera son solo Siège, où elle joue avec une chaise quelque peu surdimensionnée qui devient ici un véritable agrès ( à lire : http://dansercanalhistorique.com/2013/08/22/sara-martinet-siege/) . Cependant, une seule pièce sera présentée quatre fois, ce qui veut dire qu’il s’y profile quelque chose de particulier.  Et en effet, Chinatsu Kosakatani, le visage asiatique féminin de la compagnie de Carolyn Carlson, créera au festival Fildefériste, un solo pas forcément circassien mais interrogeant un risque de chute métaphorique depuis notre équilibre psychique illusoire. Tel jour elle se partagera le Théâtre de la mer avec Les Philébulistes, tel jour ce sera avec une autre Asiatique, la Coréenne Sun-A Lee, dont les Waves, projetées sur musique Dubstep, risquent de secouer fortement les huitres du Bassin tout entier, d’autant plus qu’en Corée on les mange très épicées.

Reste une question: Mais quelles têtes feront Brumachon/Lamarche sur le même plateau ? A sa création en 2011 au Musée des Beaux-Arts de Nantes, leurs Opulences tragiques  entraient en dialogue avec la peinture du XVIIIe siècle. En plein air, le bassin d’Arcachon comme toile de fond, entre huitres et dolce vita, l’expérience sera a priori moins tragique que face aux tableaux représentant les péripéties de Médée ou d’Iphigénie.

Le public du soir, à l’Olympia, verra aussi de la danse circassienne, notamment avec Rois de Gilles Baron, la création principale de cette édition de « Cadences ». Les états de suspension aérienne y deviendront des métaphores de l’insouciance des divinités  ou autres puissants qui jouent avec le sort de ceux d’en bas. Et quand Kader Attou présente The Roots, le Hip Hop fait un pas vers l’acrobatie. La nouvelle pièce de la Cie Accrorap (CCN La Rochelle) est le spectacle Hip Hop de la saison, celui qu’il faut voir si on ne s’autorise qu’une seule création de B-Boys par saison.

Pour le reste, on attend avec grande curiosité une certaine M!longa (sic!), dernier opus de Sidi Larbi Cherkaoui et un hommage au tango argentin, avant même que cette rencontre entre milongueros et danseurs contemporains ne soit présentée, en novembre, au Sadler’s Wells de Londres et à La Villette.

Et si le Bassin d’Arcachon laisse entrer et sortir l’eau de mer telle une huitre, le directeur artistique de « Cadences », Benoît Dissaux, est bel et bien l’inventeur des « escales chorégraphiques » qui consistent à traverser le Bassin en bateau pour aller voir un spectacle de danse. Rendez-vous sur la jetée !

Thomas Hahn

Festival Cadences à Arcachon du 17 au 22 septembre 2013

http://www.arcachon.com/cadences/

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