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Emanuel Gat à Instances

The Goldlandbergs d’Emanuel Gat au festival Instances : L’interview. Le son des cloches est très présent et audible dans The Goldlandbergs. Emanuel Gat s’en explique, et la messe est dite.

Danser Canal Historique: The Goldlandbergs est bercé par le montage sonore de Glenn Gould, The Quiet in the Land, témoignage sonore de sa rencontre avec une communauté religieuse du Manitoba.

Emanuel Gat : Ce documentaire radiophonique est de la musique pure. Dans le spectacle nous n'entendons que des extraits. Mais en écoutant l'œuvre de cinquante-deux minutes au total, on a la pleine perception des structures musicales composées à partir des interviews. C'est passionnant, musicalement. Le second point qui m'a beaucoup touché et intéressé est que Gould fait finalement quelque chose qui est très proche de mon propre travail chorégraphique, à savoir arriver quelque part et observer des gens. Pour ce documentaire, il a réalisé neuf interviews de membres de cette communauté mennonite concernant leurs vies, leurs questionnements leurs buts etc. Ils parlent de leurs angoisses, leurs envies, leurs visions etc. Moi aussi, j'observe les danseurs, leurs conduites, ce qu'ils vont faire, où ils vont etc., dans des situations que je crée dans le but d'observer comment ils vont se gérer eux-mêmes dans ces contextes imposés.

 

DCH: Si on n'entend donc pas comment se développent les structures musicales dans The Quiet in the Land dans leur totalité et sur la durée, on entend les cloches !

Emanuel Gat : Ce sont des gens extrêmement religieux et le contexte chrétien et croyant est donc très présent. Mais pour moi c'est une couche assez fine qui enveloppe une manière de toucher à la vie de manière directe, car ils parlent de questions de la vie, au jour le jour: la consommation télévisuelle, les métiers qu'ils font... C'est juste que Gould a réalisé ces interviews dans une église, et ça donne une de ces couches. Et puis, pour désamorcer votre prochaine question, c'est non : Je ne vais pas me convertir au christianisme (rires).

DCH: The Quiet in the Land dialogue avec Les Variations Goldberg de Bach, évidemment interprétées par Gould himself. Que représente cette rencontre entre la forme pure créée par un compositeur profondément croyant et le montage sonore d'un Gould devenant créateur radiophonique ?

Emanuel Gat : Gould était en effet quelqu'un de très spirituel. Le lien avec Bach est évident. La spiritualité est un questionnement qui est présent dans tout ce que je fais. Je questionne, je ne donne pas de réponses.

DCH: Votre observation des danseurs se traduit par un travail photographique intense. En répétition, vous aimez bien les "shooter" et ces images ont même donné lieu à une exposition très étonnante en 2013 à Montpellier Danse, accompagnant la création de The Goldlandbergs.

Emanuel Gat : En effet. Une fois que j'ai donné aux danseurs deux ou trois consignes, je me mets à les observer. Je n'ai pas de pas à leur montrer, je suis libre. Grâce à l'objectif, je cible les détails, j'aiguise mon regard. La photo révèle plein de détails qui pourraient m'échapper. http://dansercanalhistorique.com/2013/07/05/les-photos-demanuel-gat/

DCH: La photo est-elle une passion que vous cultivez depuis longtemps?

Emanuel Gat : C'est assez récent mais ça m'intéresse de plus en plus. C'est complémentaire et agréable dans le sens où la danse est éphémère et la photo permet de conserver des traces. J'aime beaucoup travailler de ces deux manières en même temps.

Propos recueillis par Thomas Hahn à Montpellier Danse, juin 2013

The Goldlandbergs, en clôture du festival Instances, samedi 22 novembre, à 21h

www.espace-des-arts.com

Lire aussi : http://dansercanalhistorique.com/2013/06/30/the-goldlandbergs-magnifique-ouverture-de-montpellier-danse/

 

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