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Christian et François Ben Aïm : « La Légèreté des tempêtes »
Trois violoncelles surplombent la scène, à l’image de dieux tutélaires dont l’identité est flottante, êtres extra-ordinaires venus d’on ne sait où. La voix de Bruno Ferrier s’élève alors, venue de l’aube de l’humanité, ou d’un autre monde.
Soudain, les danseurs s’élancent, comme un grain traverse le paysage. La Légèreté des tempêtes, bien nommée, ressemble à une houle, à un trouble atmosphérique, d’où surgit brusquement un corps, arrêté dans sa course, prêt à repartir dans de nouvelles trombes de mouvement.
Il n’y a pas de thème ni d’histoire, juste des inflexions du temps qui modèlent les corps et modulent les gestes – si extraordinairement justes que chacun d’entre eux font sens et donnent une couleur à l’enemble.
La danse jaillit dans des tourbillons de nuées fines et légères, des mouvements vertigineusement empilés s’écroulent les uns sur les autres dans un fracas silencieux. Frisson et profondeur agite les corps au passage d’un archet, à la fois pause et caresse qui réduit l’ensemble à la seule sensibilité.
La Légèreté des tempêtes est aussi volatile et orageuse que les oscillations du désir, ses trajectoires pleines de remous, dans une atmosphère chargée par la voix qui imprègne de son chant des contours magnétiques. Des images incongrues voyagent, comme cet oiseau étrange en tenue d’aviateur, ou ces femmes qui s’enroulent comme des flammes.
Rythmée impeccablement par la musique de Jean-Baptiste Sabiani, on surprend la danse en flagrant délit de mouvements, prise dans une urgence vitale, organique, essentielle. Au gré de sauts surprenants, de courses hâtives, de torsions infinies se déploie une gestuelle inédite, habitée par les interprètes, qui nous emporte dans ses revirements et ses courbures, ses élans et ses accalmies, ses méandres assoupis.
La Légèreté des tempêtes, dans ses essors et ses rémissions est une pièce jubilatoire, palpitante, qui réunit en un seul torrent musique et chorégraphie, pour nous faire voir une anatomie de la sensation.
Agnès Izrine
Création mondiale le 7 novembre 2014 à Mâcon, Le Théâtre, Scène Nationale.
Chorégraphie : Christian et François Ben Aïm
Interprétation : Christian Ben Aïm, Aurélie Berland, Florence Casanave, Mélodie Gonzales, Bruno Ferrier – chant, Lili Gautier – violoncelle, Frédéric Kret – violoncelle, Mathilde Sternat et Fred Deville (en alternance) – violoncelle
Composition musicale : Jean-Baptiste Sabiani
Création lumières : Laurent Patissier
Création costumes : Dulcie Best
En tournée :
9 décembre 2014 Théâtre de Cavaillon - Scène nationale (84)
9 janvier 2015 Espace 1789, Saint-Ouen (93)
15 janvier 2015 Le Carré-Sévigné, Centre culturel de Cesson-Sévigné (35)
23 janvier 2015 Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec (93)
30 janvier 2015 Théâtre à Châtillon (92)
5 février 2015 Théâtre de Rungis (94)
9 février 2015 L’Equinoxe, Scène nationale de Châteauroux (36)
11 février 2015 Théâtre Jean Lurçat, Scène nationale d’Aubusson (23)
13 février 2015 Centre culturel Jean Moulin - Scène conventionnée pour la danse - Ville de Limoges (87)
10 mars 2015 Théâtre de L’Hôtel de Ville - Saint-Barthelémy-d’Anjou (49)
13 mars 2015 Le Cargo, Segré (49)
Automne 2015 Le Trident, Scène nationale de Cherbourg-Octeville (50)
Coproductions : Le Théâtre - Scène nationale de Mâcon Val de Saône I Théâtre de Rungis I Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec IChorège, Relais Culturel Régional du Pays de Falaise I Accueil studio CCN de La Rochelle -Kader Attou I Le Cargo, Segré / Résidences de création : La Briqueterie - CDC du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine I Les Brigittines, Centre d’Art
Contemporain du Mouvement de la ville de Bruxelles I Théâtre de Châtillon
Soutiens : Conseil Général du Val-de-Marne I SPEDIDAM I ADAMI I Fonds SACD Musique de Scène
Remerciements au CCN de Créteil et du Val de Marne / Compagnie Käfig et à l’Atelier de Paris Carolyn Carlson
/ CDC
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