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Sylvain Groud crée "Le Banquet des Merveilles" à Roubaix

Rencontre avec le directeur du Ballet du Nord qui dévoile avec sincérité les thèmes universels de cette nouvelle pièce.

Danser Canal Historique : Quelle est l’origine de ce titre qui peut faire rêver ?
Sylvain Groud : Effectivement, il peut prêter à confusion. Il s’agit d’une histoire tragi-comique de notre société entre les puissants et les pauvres que l’on pourrait comparer, sans vouloir être prétentieux, à l’histoire de L’Opéra de qua’tsous de Brecht. C'est-à-dire que le sens tourne autour du cynisme, du monstrueux, de l’amitié et de l’humour.

DCH : Pouvez-vous développer l’intrigue de ce Banquet des Merveilles ?
Sylvain Groud : Le propos trouve son origine dans les préoccupations qui traversent le monde contemporain : mouvements de populations liés à des persécutions, à la précarité, réchauffement climatique, catastrophes écologiques liés à l’activité humaine…Une pièce qui questionne comment danser la foi en l’humanité quand la tragédie nous cerne de tous les côtés.

DCH : Comment s’est construite cette intention ?
Sylvain Groud : Comme pour la plupart de mes pièces, je me base sur le partage de révélations des artistes et de celles et ceux qu’ils rencontrent à Roubaix : des personnes âgées, des gens isolés, délocalisés, sans-papiers… La récolte de ces informations nourrit autant les danseurs que les musiciens qui sont sur scène. De ces multiples témoignages, nait une profonde vérité du mouvement dansé en corrélation avec la musique jouée en live et les lumières, afin de réaliser un spectacle immersif complet et réaliste.

DCH : N’est-ce pas terriblement noir et déprimant ?
Sylvain Groud : Pas du tout, d’où le terme de tragi-comique évoqué au début. L’objectif de cette collaboration avec les artistes est de faire ressentir que, grâce à la résilience, on magnifie le quotidien en faisant surgir sa beauté et son harmonie. Cette puissance apporte de la joie, de la force et j’ose espérer, une sacrée leçon de dignité. Une multitude de scènes sont extrêmement drôles car elles tournent en dérision des situations scabreuses et dramatiques.

DCH : Combien d’interprètes prévoyez-vous et comment ont été conçus les costumes et décors ?
Sylvain Groud : Je respecte la parité homme/femme avec 6 danseurs issus de plusieurs pays et de France. Nous réutilisons un maximum d’éléments de décors existants pour la scénographie et surtout des costumes de seconde main, notamment une robe mythique de Carolyn Carlson, en clin d’œil et hommage à l’histoire du Ballet du Nord.

DCH : La musique semble prendre aussi une place importante dans ce spectacle.
Sylvain Groud : Oui, car elle rythme les évocations. Composée en rapport étroit avec les tableaux par Yann Denèque du Tire-Laine, il exploite avec son équipe tous les sièges d’émotions de nos continents. D’autre part, comme les danseurs et les 5 musiciens se connaissent depuis des années, certains passages sont improvisés. J’apprécie particulièrement cette notion, car elle est toujours empreinte de ravissement.

DCH : Est-il donc prévu un banquet comme le titre pourrait le laisser imaginer ?
Sylvain Groud : Non, car dans cette pièce d’aujourd’hui, le mot banquet signifie réunion afin de trouver un argument en corrélation avec une communion. Soit de passer du chaos à l’harmonie, de se réconcilier, de faire tous et toutes ensemble car on a besoin de se retrouver, de dire nos différences, de s’enrichir et de laisser exploser la joie de vivre. Alors nous dansons pour cette réunion d’humains du monde entier !

Propos recueillis par Sophie Lesort

Le Banquet des Merveilles, les 13 et 14 novembre au Colisée (Roubaix)
https://www.coliseeroubaix.com/

Chorégraphie, scénographie Sylvain Groud
Assistante artistique Johanna Classe
Composition musicale Yann Deneque 
Design sonore Malik Berki
Avec les interprètes : Julian Babou, Malik Berki, Agnès Canova, Mehdi Dahkan, Yann Deneque, Cédric Gilmant, Antoine Marhem, Johana Malédon, Julien Raso, Cybille Soulier
Lumières, scénographie et régie lumières Michaël Dez
Costumes, accessoires Chrystel Zingiro
Assistante et réalisation costumes Élise Dulac
Réalisation costumes Capucine Desoomer, Alice Verron, Céline Billon Direction technique Robert Pereira
Régie plateau Christopher Dugardin
Régie son Péji Heude
Production Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France Coproduction La Filature, Scène nationale (Mulhouse), les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Avec le soutien de La MPAA (Paris) et de la Compagnie Samuel Mathieu (Toulouse)

En tournée 2025 : 06.05 - Mulhouse La Filature ; 17.05 Fréjus Théâtre Le Forum ; 24.05 Martigues Théâtre Les Salins ; 05.04 Montrouge Le Beffroi. 

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