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« L’Ivresse des lucioles » de Carmel Loanga au festival Kalypso

La chorégraphe hip-hop originaire du Gabon s’inspire de sa propre histoire, pour un quintet entre danse et storytelling.

Danser Canal Historique : Comment êtes-vous venue à la danse ? 

Carmel Loanga : Je suis née au Gabon et arrivée en France à l’âge de quatorze ans. Je suis venue à la danse naturellement puisque ma mère pratiquait les coutumes ancestrales et les danses traditionnelles. Et mon père était footballeur de l’équipe nationale. Il écoutait beaucoup la rumba congolaise, ce qui m’a donné très tôt le goût du rythme. Et moi, j’ai beaucoup pratiqué le karaté et le taekwondo. J’aime les arts martiaux. Tout ça a formé ma personnalité, celle d’une femme un peu garçon manqué qui parle fort. 

DCH : Quel a été  votre parcours en France ? 

Carmel Loanga : Je suis venue en France pour faire mes études, mais c’était aussi lié au décès  de mon père. J’ai étudié le cinéma et j’adore raconter des histoires. Pendant mon adolescence,  je me  suis formée auprès de Céline Postrov à la MJC d’Evry-Courcouronnes. Avec elle, j’ai appris le funk style, donc tout ce qui est popping, locking. C’étaient mes premiers pas dans le hip-hop. Ensuite j’ai participé à des battles et dans les années 2000 j’ai fait la rencontre de Marion Motin qui m’a proposé de rejoindre sa compagnie féminine, Les Swaggers. Ensuite j’ai crée la Compagnie Carmel Loanga. 

Galerie photo © Lamine

DCH : Vous collaborez aussi avec des labels de mode et avec des artistes  musiciens pour la réalisation de vidéos qu’on peut découvrir sur votre site internet et qui sont passionnantes. 

Carmel Loanga : Ma touche artistique se situe en effet aussi dans les arts visuels, vu que j’ai  fait des études de cinéma. Je crée donc en parallèle à la danse des visuels et collabore avec des réalisateurs. J’ai chorégraphié pour des vidéos d’Angélique Kidjo, grande icône de la musique africaine, Oumou Sangaré et la chanteuse capverdienne Meyra Andrade. C’est un grand honneur pour moi de chorégraphier pour de tels  artistes africains. Et j’ai eu la chance d’être appelée par le rappeur SCH pour chorégraphier con clip. C’est un domaine où je me sens à ma place puisque je navigue dans la culture hip-hop et que j’aime raconter des histoires par le mouvement du corps et celui de la caméra. Et j’ai travaillé avec des labels de mode. Ensuite, je suis également movement director pour des artistes chanteurs, pour les aider à être bien dans leurs corps, face à la caméra. 

DCH : Pouvez-vous nous parler de votre parcours de chorégraphe ? 

Carmel Loanga :Ma première pièce était The Dress, une création pour cinq danseuses. Elle parle de la femme, de moi, de mon identité. Nous l’avons montrée en France par les festivals Kalypso et Karavel ainsi qu’à Bruxelles, en Suisse et à Ténériffe. Ensuite la diffusion a été arrêtée par la covid et je pense que je vais la retravailler plus tard. En même temps, pendant la pandémie, j’ai eu envie d’écrire une nouvelle pièce où se mélangent mes visions cinématographiques et chorégraphiques. 

DCH : Au festival Kalypso, vous présentez donc L’Ivresse des lucioles, votre deuxième chorégraphie.

Carmel Loanga :C’est une pièce pour quatre garçons et une fille, ce qui correspond à ma vie personnelle puisque dans ma fratrie, je suis la seule fille, entourée de quatre frères. C’est l’histoire de ma jeunesse, et même de ma jeunesse perdue, puisque je suis arrivée en France très jeune, ayant perdu mon père, et j’ai dû me débrouiller. Donc ce spectacle, L’Ivresse des lucioles, est un hommage à la jeunesse, avec ce qu’elle peut avoir de lumineux, mais aussi de sombre. D’où l’image de la luciole. L’idée d’ivresse s’inspire du poème de Baudelaire, Enivrez-vous qui est parfait pour inspirer la construction d’un spectacle chorégraphique dans une narration qui suit un fil cinématographique. L’idée est de s’enivrer d’amour, de jeunesse, de vin etc., avec poésie, fougue et joie. Mais on y traverse aussi des conflits qui tournent autour du corps et l’envie de séduire, où on est parfois pris dans son propre piège. Ce qui donne à la pièce in côté storytelling

Propos recueillis par Thomas Hahn

L’Ivresse des lucioles de Carmel Loanga

A voir le 9 décembre au Théâtre Victor Hugo à Bagneux dans le cadre du Festival Kalypso

 

 

 

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