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C’est la 2e édition du nouveau festival des Rencontres chorégraphiques dédié à l’enfance, la jeunesse et aux familles. Playground investit les établissements scolaires et les théâtres de Seine-Saint-Denis du 13 au 30 novembre.

Depuis l’an dernier, les Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis ont créé un nouveau festival dédié à l’enfance, la jeunesse et aux familles. Intitulé Playground (Terrain de jeu), sa deuxième édition investit les établissements scolaires et les théâtres de 26 villes de Seine-Saint-Denis. Ce sont plus de 50 rendez-vous de spectacles, de projections, d’ateliers, de rencontres, de formation, de bal et d’autres surprises. Le programme est d’une richesse époustouflante, et ne se contente pas d’une approche enfantine mais au contraire, met à hauteur d’enfant et de jeunes des problématiques actuelles. 

C’est par exemple le cas de Comme un symbole, solo d’Alexandre Fandard qui déconstruit le cliché du « banlieusard » et rend hommage aux périphéries urbaines, ou de la création de Betty Tchomanga Histoire(s) décoloniale(s) qui questionne le colonialisme par le biais du vécu. Mais c’est aussi l’intention du Chemin du Wombat au nez poilu de Joanne Leighton ou d’Un Oiseau de Joana Schweizer qui nous alertent toutes deux sur la question écologique et la disparition des espèces. 

D’autres propositions convoquent le merveilleux ou la féérie, comme La Maison de mon esprit d’Old Master dont l’humour communique avec l’imaginaire, la poésie du P.I.E.D de Bérénice Legrand redonne ses lettres de noblesse à cette partie souvent négligée de notre corps. Funny Game de Clédat & Petitpierre transforme le plateau en chambre d’enfant surdimensionnée avec jouets géants et fous rires à la clef, sans oublier Les Petites mythologies, le cabaret fantastique de Bilaka qui plonge aux sources de la mythologie basque, ou Je suis tous les dieux, le conte de Marion Carriau qui rassemble les dieux si divers d’une civilisation imaginaire. La Ballade traverse la forêt monte à l’échelle et touche le ciel de Lorena Dozio s’attache à rendre visible l’invisible et Pièce d’angle ouvre un monde avec une rêverie chorégraphique d’Anna Massoni.

Plusieurs spectacles conjuguent les mixités et métissages comme Attitude Afro, une création d’Yves Mwamba qui s’empare des danses afro dans toute leur diversité, Mélange de Mié Coquempot qui invente un paysage mosaïque de différentes cultures avec le danseur burkinabé Ladji Koné et le pianiste Aurélien Richard.

N’oublions pas non plus que dans festival, il y a festif, et certaines pièces nous le rappellent avec force, comme Je badine avec l’amour (Parce que tous les hommes sont si imparfaits et si affreux) de Sylvain Riéjou, qui revisite le duo d’amour en lui donnant un tour inattendu, Le Bal des flamants rouges de Christian Ubl avec DJ Moulinex qui accueille tout un chacun, pourvu qu’il soit vêtu de rouge, la douce immersion des Corps sonores junior de Massimo Fusco ou l’énergie de Bounce de Lumi/Sons of wind qui met le hip hop free style à l’honneur dans une pièce pour neuf interprètes qui communiquent à tous le désir de danser.

Enfin, deux films sont programmés : DANSER BRUT tourné au cœur de l’école Jules Verne de Noisy-le-Grand, et Les Corps, les couleurs et les songes se répondent de Thibaut Ras qui réunit des duos de chorégraphes et musiciens.

Agnès Izrine

Playground / Rencontres de Seine-Saint-Denis du 13 au 30 novembre 2023.