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Décès de Martine Clary
Ceux qui l’ont connu se souviennent avant tout de son rire. À la fois drôle, enthousiaste et travailleuse, Martine Clary était une danseuse que l’on remarquait immédiatement quelque soit la chorégraphie qu’elle défendait. Mais on se souviendra particulièrement d’elle dans Le Cordon infernal, une chorégraphie de Jacques Garnier taillée sur mesure pour elle au sein du Théâtre du Silence, d’après la BD de Claire Brétecher.
Coryphée du Ballet de l’Opéra de Paris, Martine Clary emboîte les pas de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre quand ils quittent l’opéra pour fonder le Théâtre du Silence à La Rochelle en 1972. Premier Centre chorégraphique national, avant même que le label ne soit créé, le Théâtre du Silence est la première compagnie contemporaine française. Martine Clary y interprète, avec sa vivacité spirituelle, outre les créations des deux directeurs, Merce Cunningham, Robert Kovich, Lars Lubovitch ou Andy DeGroat.
Quand Jacques Garnier quitte le Théâtre du Silence en 1980 pour prendre la direction du GRCOP, (Groupe de Recherche Chorégraphique de l’Opéra de Paris) elle le suit en compagnie d’André Lafonta. Puis le suivra encore au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 1988, où elle deviendra une formidable pédagogue. Elle y restera après la disparition de Jacques Garnier en 1989, puis deviendra une Maître de ballet tout aussi remarquable au Ballet de Genève à partir de 2004.
Avec elle c’est un peu de la mémoire de cette époque de « pionniers-militants » de la danse contemporaine française qui disparaît.
Agnès Izrine
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