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L’univers artistique de Lemi Ponifasio, metteur en scène, chorégraphe et activiste samoan né dans une famille de dix enfants en 1962, est marqué par une esthétique épurée au rythme décéléré. Artiste pionnier, à la frontière entre la danse et l’art dramatique, sa conception de l’art transcende les barrières entre les genres et les cultures. Il s’appuie sur la force des images, le mouvement et les interactions dynamiques de l’ombre et de la lumière.

En 1995, Lemi Ponifasio crée en Nouvelle Zélande le groupe MAU qui posera les bases de sa démarche philosophique et de son travail avec les communautés. En samoan, MAU signifie à la fois « affirmation solennelle de la vérité d’un sujet » et « révolution » mais aussi (« ma destinée », ainsi que le nom d'un ancien groupe indépendantiste. Son travail protéiforme a aussi bien été présenté dans des usines, des villages isolés, des écoles, ou des « marae » des îles, que dans des festivals et institutions européennes et américaines.

Chorégraphe impertinent et volontiers iconoclaste,artiste fondamentalement engagé, il fait, en 2003, une tournée dans la région Pacifique avec son spectacle Paradise (partiellement interdit par les autorités françaises à Tahiti), mais qui sera acclamé à la Biennale de Venise, au festival d’Auckland, ou au Theater der Welt à Stuttgart. Tempest, une série d'œuvres consacrée à l'augmentation des pouvoirs des États et aux détentions arbitraires après le 11 septembre 2001, a été créé à Vienne en juin 2007 et présenté au Théâtre de la Ville traite des droits humains à la lumière des œuvres philosophiques de Walter Benjamin et Giorgio Agamben. Le rôle principal du spectacle est tenu par l'activiste maori Tame Iti qui sera arrêté par la police néo-zélandaise, avant d’être autorisé à voyager grâce aux efforts de Ponifasio et d’activistes.

En 2013, il crée MAU Wahine pour travailler avec des femmes Maori, sur leur vision du monde à travers l’art, puis par la suite MAU Mapuche au Chili où il collabore avec une communauté d’artistes indigènes mapuches. En 2017, après vingt ans de collaboration avec des jeunes artistes Kanaky de Nouvelle Calédonie, il fonde le Theatre Du Kanaky.
Ses pièces ont été montrées dans les plus grands théâtres et festivals du monde, parmi lesquels le Théâtre de la Ville à Paris, le Holland Festival, le Lincoln Center à New York, le Festival d’Avignon ou encore le Edinburgh International Festival.