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Né à Grenoble le 20 mars 1950, Jean-Claude Gallotta a, non comme la chanson de Souchon dix ans, mais éternellement quinze ou seize. Cela n’empêche pas un parcours nourri. Il découvre la danse sur le tard par le biais des claquettes, de la danse classique puis de la danse moderne et en particulier l'art de Merce Cunningham dont il suit l’enseignement aux Etats-Unis. À la fin des années 70, il revient à Grenoble et fonde avec son épouse, la danseuse Mathilde Altaraz « le groupe Émile-Dubois », compagnie qui l'accompagne toujours. Émile Dubois n'est personne. Ce nom est celui d'un parfait inconnu dont la vie devient épopée.

Une particularité du travail du Gallotta : il aime les cycles. Pas de Quatre (1980), Mouvement (1980) et Ulysse (1981 et qui a connu force déclinaisons dont des Variations d’Ulysse pour l’Opéra de Paris en 1995) sont ainsi regroupés dans le triptyque Waslaw-désirs; on retrouve le même souci de cycle dans l'ensemble Hommage à Yves P composé d'Yves P (1982), Les Survivants (1983) et le Solo d'Yves P (1983). Moins clairement lisibles, Les Mystères de Subal (1990) suivent Docteur Labus (1988) dont ils sont l'anagramme...

Ensuite, cela s’est un peu perdu. Mais le démon de la cohérence n’a pas quitté Gallotta et 99 duos (2002) annoncent Trois générations (2004). Plus récent encore, quoi que l’on puisse trouver moins évidentes les connexions, on peu tenir pour un cycle cette double recherche du temps perdu constituée de My Rock (2004 puis 2015) et de l’Etranger (2015), l’évocation des grandes heures de la musique qui remue répondant à l’adaptation du roman de Camus comme deux moment de la biographie du chorégraphe convoqué par l’image et sa propre voix.

Le 31 décembre 2015, Jean-Claude Gallotta a quitté la direction du Centre Chorégraphique national de Grenoble qu’il avait fondée en 1984 par labellisation de la résidence de sa compagnie à la Maison de la Culture de Grenoble (laquelle il a par ailleurs dirigée un temps) depuis 1980. Et il a refondé le Groupe Emile Dubois en 2016, l'année où, avec la chanteuse Olivia Ruiz, il présente Volver à la Biennale de la danse de Lyon. Jean-Claude Gallotta représente l'un des parcours les plus important de la jeune danse française.