Add new comment
Festival Extrapole : Entretien avec Joëlle Smadja
Joëlle Smadja détaille le programme du festival Extrapole qui commence le 29 juin 2021 et qui aura lieu aux dates qui sont maintenant annoncées (exception faite du concert de musique celtique Irish Tunes qui est reporté) Cette année, le festival, en plein air et gratuit, se déploiera dans le quartier de la Meinau.
Danser Canal Historique : Pouvez-vous nous dire un mot du festival Extrapole ?
Joëlle Smadja : Le festival est né il y a quelques années déjà avec pour objet de montrer des spectacles de danse dans des espaces qui ne sont pas dédiés, en extérieur, dans des espaces publics ou des lieux de vie autres que des scènes de théâtre. On a exploré de nombreux sites sur l’ensemble de la ville de Strasbourg. Notre théâtre est situé à la Meinau où nous avions essayé d’être plus présents, en termes d’espaces poétiques. Cette année, c’est un peu particulier. Le festival n’était pas prévu au départ car nous avions une saison assez complète. Le Covid est passé par là et nous avons cherché une façon de célébrer nos retrouvailles avec le public. Une question que tous les théâtres se posent, qui est celle de la reprise du contact avec les habitants et avec les publics. Cela n’a pas été simple parce que, quand il a été question d’espace public, nous n’avions pas encore toutes les informations qui étaient nécessaires. Les théâtres ont été agiles et ont trouvé des solutions rapidement. Certaines manifestations ont dû être annulées, cet espace public étant plus compliqué à investir qu’une scène fermée. Nous avons revu notre festival plusieurs fois avant de trouver la solution. Nous serons dans notre théâtre mais dans un espace extérieur transformé en théâtre de verdure. Le travail de quartier consistera à faire venir le public dans ce jardin.
DCH : Aurez-vous des spectacles le soir ?
Joëlle Smadja : Oui. Tous les soirs il y aura des spectacles. Nous avons prévu les éclairages. Et aujourd’hui le soleil se couche assez tard !
DCH : Avec quels partenaires organisez-vous l’événement ?
Joëlle Smadja : Avec les associations locales, le Centre socioculturel, l’Association Speaker qui travaille sur la prise de parole des jeunes et propose une formation sur l’oralité, le journalisme et la radio. Nous allons participer à leur soirée cinéma où nous présenterons de la danse. Sur le festival, nous aurons aussi douze équipes artistiques, quatre d’entre elles étant issues de la programmation de saison initiale. C’est le cas du projet d' Amala Dianor et Denis Lachaud qui sera donné la semaine prochaine ; de la soirée Kubilai Khan Investigations qui prendra une forme plus ample que prévu ; du projet participatif, En famille, de David Rolland, que nous sommes parvenus à réaliser avec les écoles du quartier. Il y a aussi les artistes qui viennent sur notre territoire, moins connus peut-être sur le plan national mais extrêmement intéressants. Olga Mesa fait une création liée à l’espace que nous allons ouvrir. Il y a un jeune artiste de Nancy, Simon Feltz, qui est sur ses premières pièces et qui est quelqu’un à découvrir et Julien Carlier, qui nous vient de Belgique, de Bruxelles. Mira est une compagnie de hip-hop historique et locale, provenant de ce qu’on appelait chez nous le « programme commun ».
Simon Feltz et Karline Marion
DCH : Le festival fait la part belle à la danse, à toutes sortes de danses…
Joëlle Smadja : Nous avons toujours été très ouverts en termes d’esthétique. Je crois aussi que c’est très important, pour ces retrouvailles, de montrer une série de choses différentes : la danse urbaine, la performance, le texte, le travail sur l’espace, etc.
DCH : Les formats aussi sont très divers, sans être gigantesques pour autant.
Joëlle Smadja : Nous avons essayé de trouver des formats qui permettent d’être simples et fluides. Nous aurons une soirée qui sera un peu plus longue, le 1er juillet, avec les rassemblements qui sont permis. Il y aura, mardi 29 juin, la présentation de la saison prochaine, avec Amala Dianor qui a été notre artiste associé pendant trois ans et qui a un vrai public à Strasbourg. On conclura avec une soirée festive puisque c’est Kubilai Khan qui assurera le finale avec Frank Micheletti comme DJ.
DCH : Avez-vous quelques scoops à nous annoncer pour la saison à venir ?
Joëlle Smadja : La saison sera copieuse avec pas loin de quarante équipes et beaucoup de coproductions – une vingtaine en tout. Signalons la nouvelle création de Maguy Marin, Y aller voir de plus près, qui sera présentée chez nous, la pièce de Robyn Orlin sur les rickshaws, mais aussi Dorothée Munyaneza, Lia Rodrigues, Catherine Diverrès. Des femmes puissantes, on va dire !
Nicolas Villodre
Propos recueillis le 25 juin 2021.