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« Le Poids des Choses » et « Pierre et le Loup »
Rendre visible le temps et ressentir l’espace, telle est l’une des gageures que Dominique Brun a entrepris de mettre à la portée d’enfants dans son spectacle tous publics Le Poids des choses. Cette courte pièce d’une dizaine de minutes à peine, questionne le mouvement et les forces qui le constituent, à commencer par l’attraction universelle.
En proposant des outils pour rendre concrètes ces notions abstraites, elle invente toutes sortes d’astuces, avec cinq danseurs qui nous présentent l’espace et le temps dans lesquels le mouvement se manifeste et la force que notre corps déploie pour contrer celle de la gravité. Très intelligemment mené, avec une pointe d’humour, les enfants se laissent séduire par cette pédagogie légère et amusante, qui déroule les fondamentaux de Rudolf von Laban, théoricien du mouvement, sans avoir l’air d’y toucher. Dégageant un vocabulaire de verbes pour illustrer la palette de « l’effort » en huit « actions dynamiques » – frapper, flotter, fouetter, glisser, presser, tordre, épousseter, tapoter – elle pousse enfants et adultes à regarder la danse autrement.
Ces verbes vont aussi permettre de faire la jonction avec Pierre et le Loup, célèbre conte russe écrit sur la musique de Serge Prokofiev. Déjà à visée pédagogique, chaque instrument est représenté par un personnage : l’oiseau par la flûte, le canard par le hautbois, le chat par la clarinette staccato dans un registre grave, le grand-père par le basson, le loup par des accords de trois cors d’harmonie, Pierre par le quatuor à cordes, les coups des chasseurs par les timbales et la grosse caisse.
Dominique Brun, elle, part bien sûr, plutôt du geste, ces fameux verbes cités plus haut, pour composer une chorégraphie singulière qui ancre les corps dans la puissance expressive du conte. Ainsi le motif de Pierre se doit de tapoter, celui du loup de tordre ; l’oiseau, lui, flotte, le canard époussète, le chat glisse, le grand-père presse et les trois chasseurs frappent et fouettent.
Au fur et à mesure de l’histoire, les personnages en viennent à utiliser d’autres actions dynamiques que celle de leur motif dansé, ce qui complexifie la chorégraphie tout en lui donnant un air de liberté. Jamais illustratif, Dominique Brun a pris le parti de l’allusif, tant dans la chorégraphie que dans la scénographie ou les costumes. Ce qui n’a pas empêché les enfants de frémir face à la gestuelle du « loup » ou de rire du « canard ». Le succès était au rendez-vous, les enfants de plusieurs classes étant littéralement captivés, cet après-midi là à la Maison du Théâtre !
Agnès Izrine
Vu le 1er mars à La Maison du Théâtre, dans le cadre du Festival DañsFabrik.
En tournée
Diffusion avec bande enregistrée
7 et 8 mars : Théâtre de Lorient
12 au 15 mars : Les Quinconces - L’Espal, Scène conventionnée Le Mans
19 au 22 mars : Théâtre du Beauvaisis, Scène nationale
27 et 28 mars : CDCN L'Echangeur à Chateau Thierry, dans le cadre du festival Kidanse
18 et 19 avril : La Ferme du Buisson, Scène nationale de Noisiel
9 et 10 mai : Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec
15 au 17 mai : Le Bateau Feu, Scène nationale de Dunkerque
Diffusion avec orchestre
Avec l’Orchestre Symphonique de Mâcon
13 et 14 février : Le Théâtre, Scène nationale de Mâcon
Avec l’orchestre Les Siècles
9 et 10 mars : Théâtre de Lorient
25 mars : Cité de la musique – Philharmonie de Paris
4 et 5 avril : La Coursive, Scène nationale de la Rochelle
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