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Micadanses annonce sa troisième édition de Bien Fait

Onze compagnies, des créations, une première à Paris, des soirées partagées.

Après avoir clôturé sa saison avec Fait Maison, Micadanses lance sa rentrée de danse avec Bien Fait qui se déroule du 18 au 28 septembre avec, comme l’explique Christophe Martin, « des soirées riches pour cette troisième édition, partagées et toujours thématiques, sauf une titrée « grand écart … De nombreux résidents, des invités surprise comme Nathalie Pernette et Nasser Martin-Gousset ; une réflexion sociologique sur le vieux danseur ; une soirée féminine et surprenante ; une autre musicale, une autre encore où la vue se joue et déjoue nos attentes… »

Au programme : - le 18 septembre, la création pour trois danseurs de : Les Passagers de Pierre-Emmanuel Sorignet consacrée au vieillissement, l’usage de l’observation et de l’entretien sociologique qui permet d’ancrer le propos sur la singularité des interprètes mais aussi de produire des effets de comparaisons et de différenciations à travers la chorégraphie et l’objectivation des contraintes sociales. – Et Ikche Wishasha*- L’homme nouveau de et avec Nathalie Pernette qui s’interroge sur la place de la femme face à la gent masculine.

Le 22 septembre : Olivier Bioret et sa création Précoces Récoltes qui est le fruit de matériaux et de phrases chorégraphiques transmis de danseur en danseur puis récoltés après la chaine de transmission de trente-sept danseurs de novembre à juin dernier.

Création aussi de Laura Arend pour Anna. Accompagnée de Fanny Sage, la danseuse et chorégraphe a voulu retracer les destins exceptionnels de 5 femmes allemandes. C’est donc à Clara Schuman, musicienne, Lise Meitner, scientifique, Sophie Scholl, résistante, Clärenor Stinnes, aventurière, et Pina Bausch, artiste, que cette pièce rend hommage.

Le 24 septembre : - Lila Derridj signe et interprète Une Bouche soit une ode à tous les possibles du corps, l’utopie d’une femme au corps singulier, riche d’une double culture algérienne et française. Un cri pour affirmer que la pensée collective d’un corps idéal est excluante et discriminante. 

Quant à Leïla Ka, elle illustre la difficulté d’être soi. Dans Pode Ser il est question de limites, d’aspiration mais aussi de désarroi. Elle s’engage seule dans un dialogue brut à travers différents langages chorégraphiques et à la recherche des identités multiples qui constituent la personne. 

INSTANTANÉS #1 Anne-Flore de Rochambeau de Christian et François Ben Aïm qui entament un nouveau cycle au long cours qui les mènera à chorégraphier, pour différentes interprètes, une série de soli féminins, sur-mesure. Empruntant au haïku japonais la poésie de l’instant, leur démarche s’attache à sonder l’immédiateté de l’émotion sans pour autant oublier cette part méconnue et souterraine contenue dans l’intime. Ce travail se déploie comme l’étude parcellaire de ce qui compose une identité, envisagée comme une matière mouvante.

Le 26 septembre : - création de Nouvelle lune par Delphine Demont, une pièce pour cinq danseurs et un témoin, qui se situe dans l’écart existant entre la perception intime d’un corps en mouvement et la capacité à communiquer ce même mouvement aux autres. Ce décalage est activé sur scène par la transmission en direct d’une phrase de danse suivant les règles du jeu du téléphone arabe. Danseurs et public sont ainsi confrontés aux filtres de leur perception, de leur ressenti et de leur imaginaire.

Première à Paris de Gone conçu par Olivier Soliveret et Kirsten Debrock, chorégraphie et interprétation de Kirsten Debrock : « Notre point de départ était la recherche sur la persistance rétinienne, l’illusion optique et le corps polymorphe. Très vite, nous nous sommes rendu compte que ni la vidéo, ni la lumière, ni la danse ne suffisait ; il fallait combiner, allier, mélanger. En projetant une vidéo au devant et par derrière, nous permettons à la danse d’évoluer et d’exister à l’intérieur même des images… répondant ainsi à la lumière. C’est ce qui ferme la cage et donne l’illusion d’optique. » La musique, partenaire, complice et compère, accompagne et souligne le décor anxiogène de ces turbulences existentielles. Et s’il suffisait tout simplement d’ouvrir la cage ?

Soirée de clôture le 28 septembre avec la création Coltrane Formes de Jean-Christophe Boclé, une pièce pour deux danseurs et des musiciens en live. « L’idée de Coltrane Formes est née au détour d’une exploration dansée durant laquelle étaient apparus des situations et des états énergétiques inhabituels que nous avions finalement appréhendés comme pouvant définir un « entre deux des êtres .Quelques jours plus tard la connexion se faisait avec la musique de Coltrane, lorsque jouant de manière impromptue le thème de Lonnie’s Lament, le contrebassiste donnait en quelques secondes, un support, une raison d’être, au désir de créer déjà existant. L’histoire de chacun est comme une signature sous tendue par des mots, ceux qui nous touchent, ceux de notre langage et par des mots invisibles, non audibles, dont certains n’existeraient pas si la danse ne nous les offrait » raconte le chorégraphe. –

Enfin, une création de Nasser Martin-Gousset qu’il interprète, Pop Life Club. Il s’explique : «  La  pop anglo-saxonne des sixties et surtout celle des seventies a cristallisé en moi une mémoire émotionnelle tenace. Ces mélodies sont des messages amicaux où légèreté et profondeur se confondent dans un bain d’insouciance pessimiste. Un eldorado musical. Pop Life Club est le lieu physique et imaginaire où se croisent toutes ces archives sensorielles. »

On l’aura compris, au sein d’une pléiade d’idées, deux thèmes émergent de cette programmation, la place de la femme dans la société et la musique entre jazz et pop des sixties. De bonnes raisons pour se laisser envahir par ces œuvres toutes plus originales les unes que les autres et ainsi découvrir toutes les formes de danse. « Cette édition poursuit donc l’installation, l’enracinement même, de ce court festival dense. » conclu Christophe Martin.

Sophie Lesort

Bien Fait à Micadanses du 18 au 28 septembre : https://micadanses.com/

 

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