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Entretien avec Amala Dianor

Sa pièce Quelque part au milieu de l’infini  a, selon ses mots, « été bien reçue » au Théâtre des Abbesses, à Paris, du 13 au 17 mars dernier. Dans le cadre du festival Séquence Danse, Amala Dianor est aussi à l’affiche du Centquatre Paris et du Musée national de l’Histoire de l’immigration. L’occasion de revenir avec lui sur sa trajectoire, et de parler d’avenir…

Danser Canal Historique : Dans votre parcours de chorégraphe et d’interprète, que représente la création de Quelque part au milieu de l’infini ?

Amala Dianor : Cette pièce, créée fin 2016 lors de la Triennale Danse Afrique Danse organisée par l’Institut Français à Ouagadougou, est arrivée à un moment particulier : j’avais besoin de faire le point sur ma démarche artistique. Pour cela, j’avais choisi de me confronter à deux autres interprètes chorégraphes, afin de mesurer ma capacité à fédérer des individualités et les amener à suivre mon propre processus. C’était une façon pour moi de questionner mon travail chorégraphique, mais aussi de me contraindre à avoir un propos clair, précis et perceptible.

DCH : New School, présenté en première partie, témoigne déjà d’une évolution dans votre écriture…

Amala Dianor : Ce trio, créé en juillet 2016 à Avignon dans le cadre de « La Belle Scène Saint-Denis » avec Admir Mirena, Link Berthomieux et Sandrine Lescourant, est en fait un extrait de mon spectacle De(s)génération. Il s’agissait ici de revenir aux sources de la danse hip hop, de dépasser les frontières des styles et de voir où cela nous emmenait. D’aller au-delà de toutes les influences, pour inventer ou retrouver un vocabulaire personnel. C’était en quelque sorte l’étape précédente à Quelque part...  !

DCH : Quelle est maintenant l’étape suivante ?

Amala Dianor : Ma prochaine création 2019, avec neuf danseurs, va cette fois à la rencontre de la danse classique. Il s’agit d’un gros projet co-produit par le Théâtre de la Ville et par La Villette. Je veux donner à voir la matière de cette discipline, en m’intéressant particulièrement au rythme. Lors de l’audition, j’ai recruté mes interprètes sur leur capacité à se détacher de la technique pour aller sur le terrain plus fragile du mouvement. Le casting, composé pour moitié de danseurs contemporains, est essentiellement féminin avec sept filles pour deux garçons. Quant à la musique, elle sera signée, comme dans mes précédentes créations, par mon fidèle complice Awir Léon, qui a commencé comme danseur hip hop et à été interprète dans ma pièce Crossroads en 2012.

DCH : Vous avez débuté votre carrière professionnelle en 2003. Quel regard rétrospectif portez-vous sur ces quinze dernières années ?

Amala Dianor : La danse n’est pas un métier facile ! Je l’ai commencé tard, puisque j’ai intégré le CNDC d’Angers à l’âge de vingt-quatre ans. Il m’a fallu près de vingt ans pour comprendre ce qu’était un bon danseur, puis encore plusieurs années pour maîtriser tous les aspects de la chorégraphie. Mais j’ai eu la chance d’être toujours bien entouré, à commencer par Olivier Meyer qui a accompagné mes premiers pas au Théâtre Jean Vilar à Suresnes, puis Emmanuelle Jouan, directrice du théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France, qui m’a donné du temps pour travailler en m’accueillant en résidence de 2015 à 2016. A chaque nouveau projet, j’ai trouvé des partenaires qui m’ont permis d’aller plus loin dans la recherche et dans la visibilité. Je suis maintenant artiste associé au CDCN Pôle Sud Strasbourg - où je participe en juin au festival Extrapole - , et à Scènes de Pays dans les Mauges, ainsi qu’au Centquatre à Paris jusqu’à la fin de la saison. Depuis deux mois, ma compagnie est conventionnée. Je mesure le chemin parcouru !

Propos recueillis par Isabelle Calabre

24 et 25 mars 2018 : Trait d'Union au Cent-Quatre dans le cadre de Séquence Danse Paris

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Quelque part au milieu de l'infini : lire notre critique

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