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L’événement Alain Buffard au CN D
Colloque, spectacles d’Alain Buffard, expositions et installations sont organisés du 4 au 14 octobre. Interview de Matthieu Doze.
L’événement autour d’Alain Buffard (1960-2013) au CN D s’articule autour du dépôt des archives de Buffard et de sa compagnie au CN D. Les propositions se concentrent en particulier du 4 au 8 octobre au CN D, à quoi s’ajoutent les représentations des Inconsolés au Centre Pompidou, du 12 au 14 octobre. Matthieu Doze nous livre quelques clés de ce temps fort.
DCH : Vous avez interprété plusieurs pièces d’Alain Buffard et êtes impliqué dans l’événement autour de son travail, organisé au CN D. Que signifie le dépôt des archives au CN D?
Matthieu Doze : L’idée de faire ce dépôt au CN D, à la fois des archives personnelles d’Alain Buffard et des archives de sa compagnie, nous est précieuse. Il s’agit de rendre ces documents disponibles pour toutes sortes d’études, non seulement sur Alain Buffard et les travaux qu’il a entrepris, mais aussi en général sur les questions de genre, de la maladie à l’œuvre et dans l'œuvre, de post ou néo-colonisation… disons, pour aller vite, que les questions du minoritaire, la transgression, l’émancipation ont largement tendu les 17 années de son travail.
DCH : Quel est votre rôle?
M. D. : Mon rôle est d’accompagner ce projet de façon générale au sein d’une équipe. Ayant été aux côtés d’Alain Buffard et impliqué dans son travail du début à la fin, je peux apporter une vision globale.
DCH : PI:ES, la compagnie d’Alain Buffard, continue d’exister. Quels sont ses projets?
M. D. : A ce jour, PI:ES continue de vivre, justement pour accompagner ce dépôt des archives au CN D et le travail autour, notamment la remise en scène des pièces, l’organisation du colloque et pour honorer les contrats existants de diffusion des spectacles. Ensuite, il est probable qu’elle cessera d’exister, puisque toutes ses activités sont liées au travail d’Alain, même si elle a produit quelques travaux connexes.
DCH : Quel avenir pour les créations d’Alain Buffard ?
M.D. : Il a laissé une note testamentaire très succincte où il formule le souhait que quatre de ses pièces puissent continuer d’être vues, dont Good Boy. Il m’avait légué ce solo trois ans avant son décès. Lui-même ne voulait plus le danser. Les autres sont Mauvais genre et Les Inconsolés ainsi que sa dernière pièce, Baron Samedi.
DCH : Parmi les événements principaux autour d’Alain Buffard au CN D, on verra trois de ses spectacles, des expositions et un colloque.
M. D. : En travaillant avec le CN D autour de la célébration de ce dépôt d’archives, nous nous sommes dits que nous allions donner à voir les trois premières pièces, avec des principes de distribution différents. Si c’est moi-même qui interprète Good Boy, il y a pour Mauvais genre une distribution mélangent des personnes ayant travaillé avec Alain, d’autres qui l’ont simplement connu et certaines qui ne l’ont jamais croisé. Et pour Les Inconsolés il y a une distribution entièrement renouvelée. François Frimat de l’université Lille III organise le colloque qui rendra compte de la multiplicité des entrées possibles vers le travail d’Alain Buffard et soulignera l’importance de ce dépôt d’archives.
DCH : Que contiennent les archives personnelles d’Alain Buffard?
M. D. : Je ne m’y suis pas plongé, sauf dans une partie du fonds d’images en sorte de préparer la reconstruction des pièces. C’est laurent Sebillote du CN D qui en est le spécialiste désormais.
Je peux imaginer qu’elles contiennent un fonds littéraire, un fonds d’images, des carnets de notes et sans doute d'autres choses à même de permettre de cerner quels étaient les différents centres d'intérêts d’Alain Buffard. Il avait autant travaillé pour des revues d'art et avec des galeries qu’en tant qu’administrateur de compagnies, après avoir mis en sommeil sa carrière de danseur au début des années 90.
DCH : Comment pourriez-vous résumer votre parcours auprès d’Alain Buffard?
M. D. : C’est difficile. J’ai vécu avec lui dix-sept ans d’un compagnonnage artistique et amical très riche. peut-être dire que les inconsolés est une pièce qui a marqué une sorte d’acmé dans ma carrière. Une pièce définitive.
Propos recueillis par Thomas Hahn
Photo de couverture : Stéphane Barbier
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