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« La Figure du Baiser » de Nathalie Pernette
Le baiser de Nathalie Pernette à Daniel Buren.
La Figure du Baiser est créé autour des Colonnes de Buren, avec et parmi les spectateurs. Plus que jamais, les monuments sont en mouvement.
C’est entre les Colonnes de Buren que naît le second volet d’une série sous le titre Une Pierre presque immobile. Après La Figure du Gisant [notre critique] Nathalie Pernette poursuit, de nouveau dans le cadre de la manifestation Monuments en Mouvement, son exploration des rapports sous-jacents entre le geste incarné et le monde des statues.
La Figure du Baiser s’inspire de la sensualité vénitienne de Canova et du baroque de Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin. En bien plus sobre, bien sûr, comme si on passait d’un art d‘inspiration catholique à un univers protestant, voire laïque et républicain. Ente les Colonnes de Buren, sous les fenêtres du Ministère de la Culture, du Conseil d’Etat et du Conseil Constitutionnel, six danseurs de la Compagnie Pernette et plusieurs élèves de l’R.I.D.C., l’école de danse fondée par Françoise et Dominique Dupuy, entraînent le public dans une exploration de la sensualité en place publique.
« Oubliez vos téléphones et vos caméras », suggère la voix off qui accompagne danseurs et spectateurs. Ici on se mélange pour créer, ensemble, un événement chorégraphique. Car le public aussi est appelé à se déplacer, s’assoir, se lever, courir ou marcher lentement et à se laisser regarder, toucher et même étreindre par les artistes.
Galerie photo © Thomas Hahn
Dans la scénographie si régulière signée Daniel Buren, Pernette s’éloigne de toute idée de mimésis sculpturale, pour mieux capter l’esprit et la sensualité, le jeu de l’attirance entre les êtres. « J’espère même que les spectateurs vont commencer à se toucher entre eux », confie-t-elle.
La danse, avec ses alternances entre mouvement et immobilité (ici verticale et non horizontale comme dans La Figure du Gisant) renvoie à une idée de rigueur, à une structuration plus cartésienne. On ne saurait trouver de scénographie plus dialectique, entre la référence aux statues antiques et l’environnement urbain contemporain, entre liberté et mobilité dans l’immobile.
Galerie photo © Thomas Hahn
La Figure du Baiser incarne parfaitement cette contradiction apparente et insuffle aux Colonnes de Buren une vitalité supplémentaire. Cette œuvre, si controversée à sa création, s’appelle en vérité Les deux plateaux. Ces 12, 13 et 14 mai, elle devient une scène pour la danse, ajoutant un troisième plateau aux deux existants.
Thomas Hahn
Les Vendredi 12 mai, samedi 13 mai et dimanche 14 mai à 19h
Paris - Jardins du Palais Royal , avec le Centre des Monuments Nationaux et Art’R
En tournée :
Samedi 20 mai et dimanche 21 mai : Garges les gonesses, Festival d'Ici et D'ailleurs
Vendredi 23 juin et samedi 24 juin Besançon, Festival Jours de danse
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