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« Robinson » de Michele Di Stefano

Le focus de la saison 2017 du festival Instances étant l’Italie, Philippe Buquet, le directeur de l’Espace des Arts et Géraud Malard, le conseiller danse, ont clôturé cette édition avec Robinson de l’italien Michele Di Stefano.

Robinson débute avec pour seule scénographie une sorte de matelas gonflable de plage lumineux de teinte argenté qui, soutenu par des filins, vacille suivant les heures du jour et symbolise un soleil brûlant tout en produisant au sol un petit coin d’ombre rafraichissant.

Apparait un cannibale prêt à lancer sa flèche, puis Robinson, ignorant du danger qui le guette, interprète un très beau solo. Bien entendu son unique ami Vendredi, le rejoint mais non pas sous l’apparence d’un homme, mais d’une ravissante jeune femme. S’ensuit un duo très dansé sous le regard narquois de l’indigène. Entre la scénographie très originale et la solitude de ces personnages unis par le mouvement et la volonté de survivre, se dégage une portion de pièce esthétiquement parfaite.

Galerie photo © Andréa Macchia

Sauf que d’autres Robinson et d’autres Vendredi entrent en scène avec chacun un R ou un V imprimé sur leur costume. Et là, s’agit-il d’un début de folie des deux antagonistes ou d’une volonté du chorégraphe d’ouvrir l’idée du naufrage et de l’isolement vers la diversité ?

Michel di Stefano qui s’est inspiré du roman de Michel Tournier et non de celui de Daniel Defoe déclare : « l’île est un laboratoire pour re-penser la civilisation et ce qui m’intéresse vraiment c’est de m’aventurer vers de nouvelles possibilités pour danser ».

Malheureusement la faiblesse de cette pièce se situe au niveau de la dramaturgie parce que les interprètes exécutent les gestes imposés sans penser une seule minute si ils sont Vendredi, Robinson ou petit Jean, donc sans démontrer ni l’amitié ni les difficultés à vivre dans un tel environnement, ni un soupçon d’’espoir d’évasion. Robinson perd son sens narratif et devient un prétexte à une danse toutefois agréable à regarder.

Sophie Lesort

Vu le 23 novembre 2016, Festival Instances, Chalon-sur-Saône

Chorégraphie Michele Di Stefano
Avec Philippe Barbut, Biagio Caravano, Saverio Cavaliere, Marta Ciappina, Andrea Dionisi, Laura Scarpini / musique Lorenzo Bianchi Hoesch
Régisseur plateau Luca Trevisani
Création lumières Roberto Cafaggini / assistant Davide Clementi

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