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Le Riche/Osta : Création de « Para-ll-èles » en version élargie

En intégrant sept jeunes danseurs du LAAC, Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche enrichissent leur duo à succès. Et voilà que leur duo n’est plus un duo. Entre Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche, la décision fut prise de ne plus présenter Para-ll-èles à deux, mais à neuf.

Désormais le couple partagera la scène avec sept élèves prometteurs de leur formation au LAAC [lire notre article] : « Nous avons créé une compagnie et voulons absolument aider ces jeunes danseurs », disent-ils. Qui dit mieux, en matière d’insertion professionnelle ? La création de cette nouvelle version a eu lieu à Biarritz, en clôture du festival Le Temps d’aimer la danse.

Le matin même Le Riche (assisté d’Osta) avait animé la fameuse Gigabarre du festival avec engagement, générosité et vivacité, dévoilant des qualités de pédagogue exceptionnelles.

Gigabarre - Galerie photo © Thomas Hahn

Envol

Pas étonnant alors si l’intégration des cinq femmes et deux hommes donne à Para-ll-èles quelques ailes supplémentaires. Littéralement... Quand le premier d’entre eux traverse le plateau dans une suite de grands jetés, ses bras sont stables comme des ailes d’avion. L’élève n’a rien à envier aux illusions d’optique produites par les portés de ses célèbres professeurs, où le grand écart d’Osta crée d’intrigants effets de suspension.

Mais cette pièce est avant tout l’histoire d’une rencontre. Para-ll-èles affiche un équilibre parfait entre virtuosité, humour et théâtralité. Les deux étoiles sont ici des poètes du corps qui cisèlent le moindre détail de leur gestuelle, avec autant de poésie que d’autodérision. Où l’on passe d’ambiances à la Fred Astaire à d’autres, franchement chaplinesques, et ce d’autant plus facilement que Le Riche se montre très à l’aise dans un registre proche du mimodrame. 

Très peu de personnalités en danse peuvent ainsi captiver au-delà de leur gestuelle, par leur seule présence. On songe à Carlson, à Nadj, à Galvan... Ce qui n’empêche en rien Le Riche de briller de tous feux dans un solo virtuose, dévoilant les plis de son âme.

Au-delà de l’érotisme

Dans cette version augmentée, Osta et le Riche conservent leur tenue de mariage. Ils continuent de mettre en mouvement et en scène leurs parcours partagés, car même dansée à neuf, Para-ll-èles parle du couple de façon universelle, vu comme la rencontre entre deux âmes et esprits, au-delà de l’érotisme.

En compagnie, les parallèles ne se déclinent plus uniquement à deux. La vie se déploie sur le plateau comme dans les artères d’une métropole urbaine avec, en toile de fond à tout bonheur à deux, ce tourbillon (pourtant minutieusement organisé) d’une foule anonyme. En tenues décontractées, ils font contraster une couleur ludique et juvénile avec le noir et blanc des mariés.

On marche de concert sans être formatés, ce qui permet au groupe de revenir à la fin, chacun(e) portant un de ces parachutes d’anges. Rouge pour les mariés, couleurs plus douces pour les citoyens. Le couple n’est peut-être que l’exacerbation de leurs rêves intimes. Le spectateur a donc ses représentants sur le plateau, ce qui permet à Para-ll-èles de jouer avec la mise à distance et les perspectives.

Thomas Hahn

Création à Biarritz, Gare du Midi, le 18 septembre 2016 Festival Le Temps d’aimer la danse Avec : Clairemarie Osta, Nicolas Le Riche, Emma Le Masson, Robin Chaput, Garance Hurfin, Anna Guillermin, Manon Dubourdeaux, Leelou Seugnet, Jesse Lyon

En tournée : Le 10 novembre à Arcachon, Olympia Le 2 décembre à Saint-Germain-en-Laye, Théâtre Alexandre Dumas

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