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2016, « Année de la danse » - en Allemagne!
Qui dit qu’on ne peut commencer l’année par une bonne nouvelle? Dommage qu’elle ne concerne pas la France, mais c’est tout proche… L’Allemagne vit en 2016 sa première « année de la danse », le Tanzjahr 2016.
Coordonnée par les grandes institutions du champ chorégraphique, le Tanzjahr 2016 vise une présence accrue de l’art chorégraphique dans la vie des citoyens et dans les média. 2016 verra une nouvelle édition de la Tanzmesse à Düsseldorf, de la Tanzplattform à Francfort et du Tanzkongress à Hanovre. Pour la première fois, les trois événements ont lieu dans la même année et c’est bien cette constellation particulière qui a donné l’impulsion, dès 2014, de lancer en 2016 une initiative d’envergure, coordonnée par l’association professionnelle de la danse, le Dachverband Tanz.
Des moyens financiers renforcés
Le Tanzjahr 2016 sera marqué par des campagnes de communication, de mobilisation et autres initiatives, rendues possibles grâce à des budgets supplémentaires. Les sept théâtres coproducteurs de spectacles de danse, situés à Berlin, Essen, Hambourg, Francfort, Düsseldorf, Hellerau…) reçoivent des moyens financiers renforcés. Il y aura un million d’euros supplémentaires pour la diffusion et pour couronner les efforts, le gouvernement fédéral finance la création d’une compagnie de danse pour danseurs âgés de plus de quarante ans. Elle s’appellera Dance On. La ville de Berlin, en fait un des seize Länder (régions) n’est pas en reste, augmentant les subventions pour le festival Tanz im August et pour les compagnies de Sasha Waltz et Constanza Macras.
Plus de popularité pour la danse
L’idée de lancer une Année de la danse vise à augmenter la popularité des pratiques et de l’art chorégraphiques. Une série de personnalités de divers champs de la société (politique, économie, sciences, sports, médias, arts), nommées « ambassadeurs de la danse », afficheront dans les médias leur intérêt pour l‘art chorégraphique.
Les enfants pourront participer à des leçons et des projets de danse à un prix symbolique. Une campagne médiatique va promouvoir l’éveil des sens et de la perception intellectuelle grâce aux spectacles de danse. Les trois événements majeurs (Tanzmesse, Tanzplattform, Tanzkongress) vont offrir des bourses à des artistes et de jeunes journalistes pour communiquer au sujet de la danse contemporaine.
Sondage
Outre-Rhin, la danse est bien plus populaire qu’on ne voudrait le croire. Le pays compte 3.000 écoles de danse, 2.000 projets indépendants, 60 compagnies permanentes et 10.000 artistes chorégraphiques, pédagogues ou chercheurs dont l’activité est liée à la danse. Selon un sondage effectué en 2015, environ 15% de la population déclarent aimer la danse contemporaine. 12% avaient entendu parler du Tanzjahr 2016, 64% pensent que la danse (sans doute surtout la pratique) est bénéfique pour l’intégration des étrangers et 66% soutiennent l’idée que l’école en tant qu’institution devrait donner aux enfants un accès à la danse en tant que pratique corporelle et forme d’expression artistique. Et la danse sera en effet appelée à créer des contacts entre les résidents et les migrants qui viennent d’arriver en grand nombre. Les chorégraphes ne passent pas à côté de cette constellation, que ce soit par intérêt sincère ou par opportunité. La quasi-totalité des demandes d’aide à la création déposées en Allemagne concernent actuellement des thématiques liées à la migration, ce qui est sans doute le meilleur moyen pour lier le Tanzjahr 2016 à la réalité prédominante, vu que dans les média, la présence de la danse risque de passer loin derrière celle des migrants. 2016, année de la danse ? Peut-être, mais il faudra faire fort pour se faire entendre.
Thomas Hahn
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