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Entretien Yves-Noël Genod
L'aventure a commencé le 22 septembre 2015. Le metteur en scène Gwenaël Morin, directeur du Théâtre du Point du jour (à Lyon), a confié les clés de son théâtre à Yves-Noël Genod pour un trimestre. Depuis cette date, ce comédien-danseur-performer-metteur en scène présente environ tous les quinze jours un épisode de Leçon de théâtre et de ténèbres.
DCH : Comment est né ce projet ?
Yves-Noël Genod : Gwenael Morin avait vu 1er avril au Théâtre des Bouffes du Nord, et moi j'avais vu pas mal de choses de lui. Il est venu me voir à Avignon et m'a proposé ça.
DCH : Et ?
Yves-Noël Genod : C'est rare d'avoir cette possibilité de creuser un espace, toujours le même mais qu'on peut faire varier. C'est un seul et même spectacle et des poèmes différents. Il y a une unité très forte et de nombreux contrastes. Ce qui était amusant, c'était d'essayer de surprendre à chaque fois.
DCH : Comment ça a modifié votre façon de travailler ?
Yves-Noël Genod : c'est une question que je me pose sans avoir pour l'instant de réponse. Ça l'a radicalisé un peu, c''est-à-dire que ça me donne un espace pour enfoncer le clou. Mais c'était bizarre parce que le premier épisode (Manuel de liberté) a très bien marché et le deuxième (Les entreprises tremblées) pas du tout. J'ai paniqué et suis allé dans le sens du public pour le troisième (Or) puis suis revenu à des choses plus personnelles, des spectacles qui pourraient se jouer avec très peu de gens. Aussi bien sur scène que dans la salle. Parce qu'en fait, le groupe de spectateurs qui m'a suivi au début, n'a pas grossi, mais il est resté fidèle. Je me dis que j'ai rencontré des solitaires dans cette ville. Tout comme j'avais imaginé qu'il y aurait une vraie troupe, ou du moins un noyau dur qui resterait pendant toute la durée de l'expérience, mais en fait, je suis le seul à être resté sur toute la durée (sic).
DCH : Vous la connaissez bien, cette ville ?
Yves-Noël Genod : Oui, j'ai un rapport physique à Lyon, très fort, très beau. J'ai y beaucoup marché, beaucoup arpenté et rêvé cette ville. (Yves-Noël Genod y a fait des études de lettres après un passage éclair à l'École d'architecture de Saint- Étienne. NDLR).
DCH : Pourquoi travaillez-vous avec des danseurs ?
Yves-Noël Genod : Les danseurs ont souvent de la peine à me faire confiance et je connais mal leurs limites, je ne sais pas si je peux leur demander davantage, comme à des comédiens. Mais, la danse, c'est magnifique, c'est la possibilité du lyrisme.
Propos recueillis par Gallia Valette-Pilenko
Épilogue, Rester vivant, jusqu'au 31 décembre, 20h, Théâtre du Point du jour, www.lepointdujour.fr