Error message

The file could not be created.

Add new comment

« Répertoire #1 » de Mourad Merzouki

Ça commence fort avec les six danseurs de Terrain Vague, signé Mourad Merzouki, qui, après un ralenti tout cinématographique, jouent les arpenteurs géomètres sur un rythme d’enfer au milieu de fûts rouillés. Mais bientôt ceux-ci s’envolent dans les cintres pour devenir luminaires, laissant apparaître les danseurs recroquevillés qui s’y cachaient et c’est le Boléro revisité d’Anthony Egea qui prend le relais.

Intitulé Urban Ballet, celui-ci ne craint pas d’emprunter au meilleur de l’urbain et au hit du classique avec un clin d’œil au chef-d’œuvre de Béjart. Sans que l’on ait le temps de réaliser, ils sont remplacés par la danse hyper virtuose de Douar de Kader Attou, où unisson et solistes semblent faire la synthèse de toutes les figures légendaires du hip hop sous nos yeux. Chaque transition est une trouvaille, grâce à une scénographie bien pensée qui rythme chaque extrait et un travail d’éclairages remarquable.

La diagonale à la gestuelle quasi mathématique de Têtes d’affiche de Bouba Landrille Tchouda se mixe à merveille avec Tricôté de Mourad Merzouki qui s’enchaîne parfaitement avec Bliss (Anthony Egéa) puis 10 versions (Mourad Merzouki). Seules les filles de In The Middle de Marion Motin tranchent un peu avec les autres ensembles, et tout finit en apothéose avec Agwa.

Du hip-hop on aura tout vu. Dislocations ahurissantes, énergie à couper le souffle, scorpions, head-spin, coupoles et thomas en veux-tu en voilà, à un, à deux ou à douze. Mais le plus étonnant reste la puissance et la cohésion de ce groupe de 30 danseurs, tous formés par Mourad Merzouki au sein de son Kampus du centre Pôle Pik de Bron. Vagues, essaims ou grappes, ils renouvellent la notion de lignes ou de symétrie, jouent de décalages temporels, dans une dynamique de groupe saisissante. Avec intelligence, Répertoire #1 parcourt les créations qui ont marqué le paysage chorégraphique au cours de ces quinze dernières années en mixant les esthétiques hétéroclites et le brassage artistique qui fait du hip-hop français un creuset aux influences diverses.

Agnès Izrine

Le 8 octobre au Radiant Bellevue - Caluire et Cuire dans le cadre du Festival Karavel

En tournée :

Maison des Arts de Créteil, du 17 au 20 novembre à 21h
La Grande Halle de la Villette, Paris les 3 et 4 décembre,

 

Catégories: