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Le G. Bistaki au Festival d’Aurillac
Avec leur spectacle précédent, Cooperatzia, le collectif qui s’est donné pour nom Le G. Bistaki avait, d’un seul coup, crée et imposé un univers aussi grotesque, absurde et singulier, aussi empreint de l’Europe de l’est que celui de Josef Nadj. Ce théâtre de rue chorégraphique s’est ensuite décliné à travers plusieurs versions de ce spectacle et a tourné dans le monde entier.
Mais Le G. Bistaki est un collectif et ses liens avec cette région du monde étaient purement volontaires. C’est pourquoi leur « cirque chorégraphique d’investigation » n’a aucun mal à se déplacer vers l’Amérique. Résultat : The Baïna Trampa Fritz Fallen est un spectacle à la pelle. En veux-tu, en voilà. Du maïs, avant tout.
Photos : Thomas Hahn
Tout aussi itinérant que Cooperatzia, où ils avaient choisi comme partenaire de jeu des tuiles et des sacs à main. Et s’ils choisissent de troquer le noir pour des costumes blanc, ils restent attachés à un univers masculin qui souligne leur adhésion à des valeurs partagés. Dans Cooperatzia, c’était le non-sens. Ici, ils passent à la non-soumission. Les tuiles parlent de construction, de protection, d’avenir. Le maïs se présente comme une matière transformable – en art ou en argent, il faut choisir.
Photos : Thomas Hahn
Le quatuor manie les pelles non comme des ouvriers, mais comme des boss de clans de l’industrie agro-alimentaire. Au début, on cherche un équilibre précaire en utilisant une pelle pour en porter une autre, posée sur la pointe de son manche. En effet, ce genre de jonglage ou d’équilibrisme mérite son appellation de cirque d’investigation.
Photos : Thomas Hahn
Mais le maïs comme fil conducteur, entre des tableaux très différents, manque de cohésion. C’est normal, c’est un produit en grains. Distribué au sol, il permet de réaliser des dessins, toujours recréés par le passage des balais et des spectateurs. Enfermé dans des sacs, il déborde dès qu’on le libère de son conditionnement, à grands coups de couteau, sous des projecteurs éblouissants. Polar, saga familial, western – tout se mélange. Et puis, on danse.
Photos : Thomas Hahn
Cooperatzia n’était pas moins une mosaïque de rencontres avec la matière, le public se déplaçant d’une station à l’autre. Mais l’univers donnait une cohérence plus palpable à l’ensemble. Dans The Baïna Trampa… , même la musique vient du monde entier. Parce qu’on mange du maïs sur tous les continents ? Sur la route du corn, comme disent les Américains, le G. Bistaki s’est mis à tourner en rond.
Thomas Hahn
20 au 22 août – Festival d’Aurillac 2015
The Baïna Trampa Fritz Fallen
Création collective de et avec : Florent Bergal, Sylvain Cousin, Jive Faury, François Juliot, Guillaume Bautista
Date à venir :
le 25 septembre, dans le cadre de la Saison culturelle de la Ville de Pantin:
The Baïna Trampa Fritz Fallen
Collectif G. Bistaki
Rdv T3b arrêt Delphine Seyrig
gratuit / dès 6 ans
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