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Les « Impromptus chorégraphiques » de Frichti Concept
Ne rien imposer. Chercher un lien organique avec l’espace, avec les gens qui s’y trouvent. Et si c’est une foule ? Alors, d’autant plus : Dissimuler la danse à l’intérieur d’un public, pour mieux la faire ressentir. Les trois interprètes de Frichti Concept (Elodie Tuquet, Virginie Avot, Brendan Le Delliou) se glissent dans l’état de tension de ceux qui sont présents sur la place, qu’ils soient venus pour les Impromptus ou qu’ils y passent par hasard.
Au Festival d’Aurillac, en tant que « compagnie de passage », autrement dit, dans le Off (alors que ce sont les compagnies du In qui sont « de passage » et souvent ne jouent que pendant une partie du festival ; celles du Off restent les quatre jours) Frichti Concept se sont lancé le défi de présenter leurs impromptus chorégraphiques sur la place de l’hôtel de ville.
Pour trois danseurs et des propositions très discrètes, c’est un peu comme la Cour d’honneur d’Avignon pour la grosse machine de Preljocaj. N’allaient-ils pas se faire écraser par la puissance de l’hôtel de ville ou les dimensions de la place ? Au contraire ! Loin de se dégonfler, leurs petites histoires dansées, faites de solos, de duos ou de trios, ont convaincu par leur intensité et leur tension intérieure.
Les Impromptus chorégraphiques sont totalement adaptables, souples, presque évanescents. Chaque épisode prend possession de l’espace à un autre endroit, dans une énergie différente, exigeant du public une mobilité physique et mentale. Et malgré le bouillonnement de ce festival, où on est à tout moment exposé à des messages visuels et acoustiques des compagnies, la présence des trois personnages s’impose avec un naturel confondant, fruit d’une longue expérience de la danse dans l’espace public. Ceci dit, réussir à captiver son public en plein cœur du bouillonnement d’Aurillac, c’est une consécration à sa manière.
Thomas Hahn
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