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La ville ne fait pas de cadeaux. La compagnie Ex Nihilo peut en parler, ayant arpenté les agglomérations à travers le globe, du Caire à Marseille, en passant par Séoul. Le bitume est leur terrain de course de prédilection, même chauffé à blanc par le soleil. Les neuf danseurs-coureurs en costumes de ville ne sont jamais à court d’un jeté ou d’une roulade. Aussi, Trajets de ville est un euphémisme. C’est de trajectoires qu’il faudrait parler quand la machine Ex Nihilo se met à tourner à plein régime. A la craie, ils marquent des flèches et des cercles dans la cour du Lycée Aubanel d’Avignon, comme pour mettre l’ordre à l’épreuve de leur énergie. L’asphalte est chaud, dur et odorant. Entre accélérations, freinages et rebonds, leur pulsation ne s’interrompt jamais. Une heure durant, l’épuisement est l’unique perspective. Ex Nihilo ont montré dans leurs pièces précédentes qu’ils savent aborder l’univers urbain avec subtilité et créativité. Ici, ils se contentent de traduire en mouvements circulaires ce que la ville impose en trajets rectangulaires. Au gré des carrefours, les rapports anonymes ne durent qu’un instant. Ici, ils se développent et tournent en rond. Du début à la fin, aucune surprise ne se produit. Le discours reste didactique, le vocabulaire chorégraphique se fige dans une course effrénée mais parfaitement prévisible.

Thomas Hahn

Avignon OFF/Les Hivernales, en extérieur, du 11 au 21 juillet, à 17h00 (relâche le 17)