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Reims : Festival « Hors les Murs! » #10

À Reims, le festival Hors les Murs! fête ses dix ans avec une programmation internationale

Organisé par le Laboratoire chorégraphique de Reims, Hors les Murs! est un festival qui met la danse contemporaine à la portée de tous. La danse au prix d’une coupe de champagne, ça se fête. L’entrée est même gratuite, la soirée du 21 mai, au Conservatoire de Reims, où soufflera, sous le générique de Danses plurielles, un mélange de vents lointains.

Pourtant tout commence par un solo, avec Etienne Rochefort dans 2#Damon, une recherche dont le sujet pourrait être un lointain écho de Sympathy for the Devil des Rolling Stones. Les démons peuvent être si seuls ! On s’éprend d’eux assez naturellement quand ils apparaissent dans une lumière aussi hallucinatoire et démoniaque qu’ici, où Rochefort plonge dans une ambiance entre illusions d’optique et manga.  

Au cours de la même soirée, Sarath Amarasingam créera Suite, un duo avec Mathieu Coulon, mais on y retrouve ce qui fait la particularité de la recherche d’Amarasingam, à savoir la rencontre entre le hip hop et la danse indienne. Les deux danseurs se sont par ailleurs rencontrés en tant qu’interprètes de Waves, la création 2014 d’Eric Lamoureux et Héla Fattoumi qui continue de tourner.

Et pour revenir aux contrées lointaines, Jeff Mohamed Ridjali, originaire de Mayotte, formé chez Alvin Ailey à New York et à l’école du Ballet national de Marseille, figure de proue de la danse contemporaine à Mayotte, présente son solo Territoires, titre-symbole pour un chorégraphe qui a créé la compagnie au nom de Ballet de Mayotte.

Deux jours plus tard, Samedi 23, le ping-pong entre l’ici et le là-bas reprendra de plus belle, dans une soirée partagée entre Marinette Dozeville et Sun-A Lee. Vingt-cinq minutes pour chacune, ça donne un équilibre parfait entre une création mystérieuse pour corps et projections vidéo, suivie d’un solo de danse à l’énergie pure, interprété par cette Sud-Coréenne aux gestes très articulés qu’on vient de voir sur les planches de Chaillot, dans Light Bird de Luc Petton. Ironie du sort, son solo a été créé en 2010, en résidence au CCN de Caen dirigé (jusqu’en mars 2015) par Fattoumi/Lamoureux qui donnent, quatre ans plus tard, à leur pièce de groupe le même titre, Waves. Ce n’est donc pas une inattention si on trouve ici deux fois le même titre.

Quant à MU-Saison 2 de Dozeville, il ne s’agit pas forcément d’un solo. Les projections qui habillent le corps dévêtu de la chorégraphe-interprète dansent sur elle tel un vrai partenaire. Elles sont une création de Do Brunet, qui n’est autre que la vidéaste travaillant en binôme avec Kitsou Dubois, dernièrement dans Attractions plurielles. Aussi, cette édition anniversaire du festival rémois est solidement ancrée dans le paysage chorégraphique

Photos : MU-Saison 2 de Dozeville

La salle de l’Opéra de Reims et son plateau, historique et légèrement incliné, seront un écrin merveilleux pour ces deux solos résolument contemporains. Et il est plus que  rare de pouvoir y assister à des spectacles à un tarif unique de six euros! De quoi s’offrir une coupe de champagne en sortant…

Thomas Hahn

http://www.laboratoire-choregraphique.fr/festival-hors-les-murs.php?edition=10

 

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