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Crazy Camel de Dairakudakan à Montpellier Danse
Une pièce exceptionnelle de la compagnie Dairakudakan dont la représentation en plein air, au théâtre de l'Agora de Montpellier a ajouté encore à la beauté extravagante de cette pièce.
Crazy Camel, dont le titre est un jeu de mot à double détente, pointant d’un côté le Crazy Horse, de l’autre le nom de Dairakudakan qui signifie « le vaisseau du chameau » est une sorte de pseudo-revue totalement délirante et plus que décalée, hommage à un genre singulier, le Kimpun Show numéro de cabaret né dans l'après seconde guerre - et qui permit à nombres d'artistes du butô de financer des productions plus austères.
Une partie des danseurs est recouvert de Kimpun, soit de poudre d’or, et seraient dignes de figurer, esthétiquement parlant, dans Goldfinger. L’autre partie joue une sorte de pièce de théâtre grotesque qui confronte à une atmosphère de roman français du XIXe siècle des éléments de narration lubriques ou ambigus dans lequel le maître, Akaji Maro (70 ans), est une écolière à l’innocence compromise… D’une certaine façon, on est surpris de voir à quel point cette pièce mixe ce que l’on connaît en France du butô, soit une beauté ténébreuse provocante (Kazuo Ohno) un art assez hiératique et sombre, à l’esthétique un peu compassée (Sankaï Juku) ou une danse chtonienne, ravageuse et rebelle (Carlotta Ikeda)… Pas étonnant, surtout dans le cas des deux derniers dont la formation passe par Dairukadakan. On retrouve aussi dans cette pièce des images de mangas, de films, d’animations aux styles contrastés mais qui tous évoquent cette « tournure » japonaise si particulière et si mystérieuse à percer.
Agnès Izrine
3 juillet 2013 - Montpellier Danse Théâtre de l'Agora
Fondée en 1972, Dairakudakan (littéralement « le grand vaisseau du chameau ») est aussi l’une des dernières compagnies de butoh fondée en 1972. Elle est aussi l'une des dernières qui existent aujourd’hui au Japon, dirigée par Akaji Maro qui est une ancienne légende du théâtre underground, qui a joué au cinéma avec Kitano et Tarentino (dans Kill Bill)…Sa compagnie est parfois comparée au Living Theatre en raison de la vie communautaire qu’elle mène dans son studio à Tokyo. Akaji Maro cherche autant à transmettre sa passion pour la danse et la création artistique qu’à encourager les membres de sa compagnie à trouver leur propre voie d’expression. C’est toute l’idée du concept « Ichinin-Ippa » signifiant « un danseur, une école ».
Chorégraphie, direction artistique Akaji Maro
Avec Akaji Maro, Takuya Muramatsu, Emiko Agatsuma, Atsushi Matsuda, Tomoshi Shioya, Barabbas Okuyama, Daiichiro Yuyama, Kohei Wakaba, Naoya Oda, Akiko Takakuwa, Naomi Muku, Azusa Fujimoto, Risa Ito, Yumiko Nishimori, Yuka Mita
Musique originale Antonio Vivaldi, Keisuke Doi, Kenichiro
Concept musical Akaji Maro
Lumière Noriyuki Mori
Scénographie Yasuhiko Abeta, Atelier Higué (Antoine Letellier, Ayumi Morita)
Son Satoshi Oikawa
Costumes Kyoko Domoto
Assistée de Mika Tominaga
Direction technique Kazuhiko Nakahara
Assisté de Tsubasa Tanaka
Régie lumière Mami Tabata
Traduction technique Soushi Kamiya
Productrice Yoko Shinfune
Chargée de production Ryo Yamamoto
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