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« VOICE NOISE » de Jan Martens

La création de Jan Martens, VOICE NOISE, en première française à la Maison de la Danse de Lyon, déroute autant qu’elle ravit.

Les deux danseurs et quatre danseuses sont déjà sur scène à l’arrivée du public. Une estrade luisante et six pieds de micro constituent le décor de la dernière création de Jan Martens, VOICE NOISE. Ce chorégraphe belge qui fait partie des neufs artistes associés de la Maison de la Danse revient à une forme plus resserrée que ses précédentes productions pour explorer les voix de femmes oubliées. S’inspirant de l’essai d’Anne Carson, The gender of sound, il construit son spectacle comme une mosaïque de sons et de mouvements. A partir d’une quinzaine de morceaux de 1935 à 2023 de compositrices « confidentielles » pour la plupart, se déroulent des séquences, en solo ou en groupe, plus ou moins sophistiquées, plus ou moins longues, correspondant aux enregistrements.

Galerie photo © Phil Deprez

Ce qui frappe dans cette danse, sans compter son sens aigu de la composition, c’est qu’elle reflète à la fois son interprète, dans sa liberté d’auteur, et son chorégraphe dans sa rigueur et son vocabulaire, aussi bien que l’énergie de la musique que dégage chaque pièce choisie. Tout comme la latitude laissée au spectateur de regarder ou et comme il le souhaite. Ce qui interpelle également, c’est ce morcellement qui émane des figures, comme si nous voyions une multitude de solitudes plutôt qu’un groupe, des humains à l’unisson sans être en commun, à l’instar de la société d’aujourd’hui. D’aucun·es seront déroutés par une proposition qui peut paraître décousue (pour ceux et celles qui cherchent absolument à comprendre), où les cris le disputent à la bande sonore mais c’est justement la force et la puissance de ce cri féministe qui cherche davantage à nous émanciper, jusque dans notre regard de spectateur·rice,  plus qu’à asséner un message didactique.

Gallia Valette-Pilenko

Vu le 27 mars  2024 à la Maison de la Danse de Lyon

Jusqu'au 29 mars à la Maison de la Danse de Lyon

Image de preview © Klaartje Lambrechts

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