La 13e édition de Tours d’Horizons
La 13e édition du festival Tours d’Horizons se tiendra du 29 mai au 15 juin 2024 sur plusieurs scènes de Tours et de son territoire. Ce sera l’occasion de découvrir la variété et la richesse de l’art chorégraphique actuel.
Dans la présentation de sa programmation, Thomas Lebrun cite ce vœu de René Char : « Hâte-toi de transmettre ta part de merveilleux, de rébellion, de bienveillance » et cette réflexion de Bernard Glandier : « Ta danse parle bien de qui tu deviens ». La force transmise par les anciens aux fidèles les plus jeunes, l’alternative conférée par les premiers aux derniers qui les autorise à passer du statut d’interprète à celui de chorégraphe, un répertoire allant des années 90 à aujourd’hui et la notion de partage ont guidé les choix du directeur du CCN tourangeau.
Retour aux sources, par conséquent, dès l’entame, le 29 mai, jusqu’au 1er juin, au CCNT, avec 1998, une série de pièces par lesquelles Thomas Lebrun souhaite rendre hommage à Bernard Glandier et à Christine Bastin : Noce (1999) de Christine Bastin ; Pouce ! (1994) de Bernard Glandier ; Tú, solo tú, (1997) de Bernard Glandier. Titre en cours (2024) conclura cette soirée exceptionnelle avec un duo créé pour l’occasion par Thomas Lebrun interprété par Montaine Chevalier et Anne-Emmanuelle Deroo. En écho à l’exposition Le Sceptre et la Quenouille : Être femme entre Moyen Âge et Renaissance, qui se tient jusqu’au 17 juin au Musée des Beaux-arts de Tours, Raphaël Cottin, en compagnie d’Arthur Gauthier, évoqueront in situ le 1er juin des figures féminines historiques comme Jeanne d’Arc et Catherine de Médicis et, bien entendu, des pionnières de la danse moderne telles que Loïe Fuller et Mary Wigman. Le duo Brigitte Seth-Roser Montlló Guberna joindra le geste à la parole de l’écrivaine Marie Dilasser avec la pièce Señora Tentación, le 3 juin au CCNT, sur le thème du dévoilement et du secret (ou inversement), tout juste étrennée ce printemps aux Plateaux Sauvages.
Le 4 juin, à La Pléiade, nous pourrons retrouver Daniel Larrieu avec Pan plis peau, un nouveau triptyque dansé, signé en compagnie de cinq interprètes, Jérôme Andrieu, Sophie Billon, Anna Chirescu, Anne Laurent et Enzo Pauchet, sur une musique spécialement composée par Rubin Steiner.
Le lendemain, au CCNT, Odile Azagury créera Les Éperdues, qui prend sa source dans les romans-photos espagnols à l’eau de rose découverts à Casablanca dans son enfance, pièce qui sera dansée par elle-même, Yvane Azagury, Alexandra Naudet, et Delphine Pluvinage. Les 4 et 5 juin, au Théâtre Olympia, Thomas Lebrun et sa compagnie élargie à « cinq personnes du territoire » (amateurs, danseurs, chorégraphes, etc.) permettront de voir ou revoir l’importante production qu’est Mille et une danses (pour 2021)-(lire notre critique).
Le 7 juin, au CCNT, Emmanuel Eggermont donnera en primeur About Love and Death (2024), une « élégie dansée » par lui à la mémoire du chorégraphe allemand Raimund Hoghe. Le 8 juin, il sera possible de découvrir au CCNT une cinédanse de 60 minutes, Une île de danse (2024) d’Yvann Alexandre et Doria Belanger, résumant poétiquement « trente ans de création et de rencontres » de la compagnie yvann alexandre. Les 8 et 9 juin, le Prieuré Saint Cosme présentera le duo Infinité (lire notre critique) inspiré à Yvann Alexandre par « les espaces, les vibrations, les lumières » de la dernière demeure du poète Ronsard.
Au Théâtre Olympia, le 8 juin, Jean-Christophe Bleton donnera à voir Ne lâchons rien ! (lire notre critique), le troisième volet du triptyque Bêtes de Scène, avec quatorze interprètes de plus de soixante ans, sur le thème « du vieillissement, de l’obsolescence programmée des danseurs et danseuses ». Les 10 et 11 juin, le CCNT s’ouvre aux amateurs de tous âges avec trois projets résultant de l’Atelier chorégraphique de Christine Gérard, le premier à base d’improvisations, le deuxième, une restitution imaginée par Yoann Têté et siglée G-Sic (Groupe spécial d’immergence chorégraphique), le troisième, résultant de la formation Coline d’Istres. Le 13 juin, au Petit Faucheux, Andrea Sitter reprendra La Reine s’ennuie, créé en 2003, une suite de variations où la danseuse se rêve en fillette, en femme et en reine.
La chorégraphe franco-américaine Michèle Murray créera Time, les 14 et 15 juin, au CCNT, une « grande forme » composée en « écriture instantanée » et interprétée suivant cette même méthode par Alexandre Bachelard, Léo Gras, Vivien Kovarbasic, Baptiste Ménard, Manuel Molino, Léa Vinette et Julien-Henri Vu Van Dung. Un Atelier Escales sera offert à une vingtaine de spectateurs par la chorégraphe, le matin du 15 juin, au CCNT, pour y évoquer sa pièce et débattre de sa démarche. Last but not least, le Tourangeau Rubin Steiner, musicien, DJ, vidéaste, adepte du disco, du post-punk, du hip-hop et de la techno, clôturera allègrement le festival sur le plateau du CCNT. Jusqu’au bout de la nuit.
Nicolas Villodre
Festival Tours d'Horizons du 29 mai au 14 juin 2024https://www.ccntours.com/saison/tours-dhorizons_10_1690465489
Imagede preview : Thomas Lebrun, Mille et une danses (pour 2021) © Frédéric Iovino
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