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Faits d'Hiver : « PLAY612 » de Daniel Larrieu

Le 6 février au Théâtre de Vanves, dans le cadre du festival Faits d'Hiver, Daniel Larrieu partagera avec grands et petits, de façon ludique, les secrets de fabrication de son art chorégraphique et théâtral. 

Danser Canal Historique : Daniel Larrieu, vous présentez PLAY612, une pièce qui évoque votre travail fait depuis les années 1980 qui noue un contact particulier avec le public. D’une part parce que votre trio s’adresse aux spectateurs, un peu comme s’il s’agissait d’une conférence. D’autre part parce que le public décide, à l’aide du hasard, du déroulement de la soirée. C’est donc un spectacle de danse peu habituel.

Daniel Larrieu : PLAY612 était une commande de Royaumont en 2018. On m’a demandé de créer une pièce qui contiendrait mon répertoire. Pour ce faire je voulais travailler sur la notion d’écriture et montrer aux spectateurs comment on écrit la danse. Je voulais que cette pièce soit informelle au lieu d’être pyramidale, car dans ce cas on verrait au début des pièces importantes et puis, des choses moins importantes. Il me fallait travailler sans jugement par rapport aux œuvres. C’est pourquoi PLAY612 contient, en effet, un tirage au sort.

DCH : Le public tire donc au sort, à l’aide d’un chapeau. Et ensuite ? 

Daniel Larrieu : Nous sommes trois pour prendre en charge l’explication du système et du jeu d’écriture des pièces et nous en dansons quelques extraits. On y voit donc comment et à partir de quel type de jeu j’écris la danse, comment j’utilise des mots ou des chiffres pour créer des partitions, comment mes pièces sont organisées. Je dis en général, pour m’amuser, que c’est l’unique ambition de cette création. J’y lis aussi des textes que je trouve beaux, par exemple en référence au personnage de Divine chez Genet et bien sûr à mon solo Divine où on retrouve mon travail de comédien qui a été moins remarqué par les critiques de théâtre. J’aime beaucoup lire le passage où Divine décrit la danse, uniquement en traçant le nom de Nijinski dans l’espace.

DCH : Sans procéder à un tirage au sort, pouvez-vous nous donner un ou deux exemples?

Daniel Larrieu : Je raconte par exemple comment j’ai écrit les gestes pour les chansons, à l’époque avec Pascale Houbin et Dominique Boivin pour En Piste. Je raconte aussi comment j’ai écrit Littéral à partir d’un texte sur l’économie de marché. Enzo danse aussi  des extraits de Chiquenaude et d’Emmy, une pièce des années 1989. Je ne peux plus danser à ce niveau technique aujourd’hui. Mais les danseurs qui m’accompagnent ont dans leurs corps des extraits de diverses pièces de mon répertorie. Ensemble, nous représentons trois générations. Il y a les jeunes : Enzo Pauchet ou Léa Lansade. Il y a Jérôme Andrieu qui a environ quarante ans, et moi, soixante et quelques.

DCH : Un chapeau, un lapin... PLAY612 est donc aussi ludique que son nom veut nous le suggérer ?

Daniel Larrieu : Ce spectacle n’est ni technique ni technologique, mais ludique.  C’est très informel, il n’y a pas vraiment de plateau. Il n’y a pas de moyens techniques, mis à part l’ordinateur avec les musiques des différents spectacles. Je voulais vraiment désacraliser l’acte de danser et le geste du danseur. Nous préparons par ailleurs une grande version avec beaucoup plus de danse, pour conclure ma résidence de trois ans au Centre des Arts d’Enghien. On pourrait dire que c’est la version « riche » et qu’actuellement, nous en sommes encore à la version « arte povera », mais en même temps nous y sommes au plus près du travail du danseur et du travail d’écriture.

DCH : Vous y convoquez un public « de 6 à 120 ans ». Vu que vos créations précédentes pour un public jeune étaient des installations interactives, il s’agit ici probablement de votre premier spectacle qui s’adresse explicitement aux enfants ?

Daniel Larrieu : Cet aspect est souligné au Centre des Arts d’Enghien, mais l’idée de départ est ailleurs. Je considère par ailleurs que mon travail s’adresse toujours au jeune public. Le jeune public pourrait très bien venir voir Romance en stuc, une pièce que je reprends en juin, avec Chiquenaudes, au Centre National de la Danse dans le cadre de Camping 2019 et des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis. Bien sûr, il y a dans tout ce qui peut composer PLAY612 aussi des textes, comme ceux de Genet, qui intéressent moins les enfants et que je ne lis pas s’il y a des enfants trop jeunes, ce qui sera le cas à Enghien-les-Bains. Puisqu’il y a le tirage au sort, je ne mets donc pas certains bulletins dans le chapeau. C’est un programme qui s’adapte à son public et où rien n’est définitif !

Propos recueillis par Thomas Hahn en mai 2019

Au théâtre de Vanves dans le cadre du Festival Faits d'Hiver le 6 février à 20h 

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