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Benjamin Millepied le retour

Benjamin Millepied se réinstalle en France avec un projet très ambitieux, le Paris Dance Project et une actualité intense.

Benjamin Millepied revient en France et le fait savoir. Il faut dire qu’il déborde d’activités Hexagonales en ce mois de juin. On peut voir son film Carmen sur les écrans cette semaine, il remonte sur scène après douze ans d’absence, en duo avec le pianiste Alexandre Tharaud aux Nuits de Fourvière avant le Théâtre des Champs-Elysées, et surtout lance la création du Paris Dance Project, co-créé avec Solenne du Haÿs Mascré, ex directrice de production de la Seine Musicale qu’il avait rencontrée lors de la diffusion dans cet établissement de son Roméo et Juliette Suite. Pourquoi ce retour ? « Parce que la France, affirme-t-il, c’est chez moi ! » et que « L.A. est une ville très difficile qui isole les individus avec des distances immenses qui forcent à être toujours dans sa voiture ».

Installé à Meudon, dans les Hauts-de-Seine (92) en région parisienne, il s’agit d’un projet d’envergure destiné soutenir la créativité émergente, soit les chorégraphes débutants ou confirmés, couplé à un projet éducatif à destination de jeunes « pour libérer les corps par le mouvement et leur donner plus de confiance en eux pour affronter la vie ». Car, pour Benjamin Millepied : « la danse a été une forme de thérapie qui m’a permis d’exprimer mes émotions ». 

En fait, il est déjà au travail et a commencé à mettre en place ce volet éducatif aux Apprentis d’Auteuil et avec une quinzaine de jeunes de l’établissement Saint-Philippe à Meudon « C’est un endroit qui accueille 600 jeunes en difficulté de l’Aide sociale à l’enfance dans le 92, ainsi que des jeunes réfugiés » confie, celui qui a bien l’intention de réitérer en le développant ce projet dans toute l’Île de France afin que « le plus de jeunes possibles puissent bénéficier de cet apport. » Car, en revenant à Paris, après seize ans passés à New York, et dix à Los Angeles, sa réflexion, s’est – dit-il – approfondie, notamment sur « où mettre de l’énergie dans la danse aujourd’hui » et l’ambition de rendre cet art accessible à tous. 

Photos © Duy-Laurent Tran

Et comme Millepied a pour marotte de former de futurs chorégraphes et « permettre au plus grand nombre de s’approcher du secret de la chorégraphie », il imagine déjà un campus chorégraphique de 900 mqui doit voir le jour au Hangar Y à Meudon en 2024 et devrait accueillir cinq à sept jeunes chorégraphes par an.

Car dès son retour, il a pu constater par lui-même qu’il n’existe (presque) pas d’endroits de recherche pour présenter son travail à Paris et fort peu de lieux de répétitions. D’où le Hangar Y, mais aussi un partenariat avec le Musée d’Orsay et la librairie 7L (créée par Karl Lagerfeld), pour des « Carnets d’esquisse » où de jeunes artistes viendront présenter leur travail en cours tous les premiers jeudis de chaque mois. Par ailleurs, à travers une collaboration avec la Philharmonie de Paris, il imagine, « La Ville dansée » qui consiste à « mettre des artistes là où on ne les attend pas, sur des espaces à redécouvrir, selon une carte qui part de Versailles pour aboutir à Saint-Ouen ».

Enfin, Paris Dance Project prévoit de déployer son activité à travers des publications, des films et des projets numériques à portée de tous. Avec accès gratuit aux répétitions, à des courts métrages dédiés aux processus de création, à des programmes télévisuels inédits, à des expériences en réalité augmentée et même un programme d’Open Learning pour se former à la chorégraphie.

Galerie photo © Thomas Hahn et Duy-Laurent Tran

Nous lui souhaitons de réussir à mettre en œuvre cet énorme projet dont nous avons pu avoir un aperçu très prometteur à la librairie 7L dans la présentation de très jeunes chorégraphes couplé.es à des plasticien.nes et des musicien.nes nommé.es Anna Chirescu, avec le violoncelliste Eric-Maria Courturier sur des musiques de Gabriella Smith, et la pasticienne Diane Chery, Anatole Hossenloop avec une œuvre de Marie de Villepin (Visions of collisions) et une composition de Caroline Shaw, et Jerson Diasonama associé à une partition de Mackenzie Bergile et une œuvre plastique de Dhewadi Hadjad.

Agnès Izrine

Unstill Life duo avec Alexandre Tharaud, du 6 au 8 juillet au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.

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