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Immersion Danse, un festival audacieux !
Rendez-vous incontournable pour les passionnés de danse et de découvertes artistiques, cette neuvième édition d'Immersion Danse s'annonce exceptionnelle par la diversité des univers présentés : du flamenco vibrant aux rythmes électro, en passant par des créations audacieuses de danse contemporaine. À suivre du 5 au 16 novembre à L’Onde, Théâtre et Centre d’Art de Vélizy-Villacoublay.
Le festival Immersion Danse s’ouvre avec deux œuvres effrontées : Mes Autres de Sylvie Pabiot et Kill me de Marina Otero. Mes Autres est un solo radical et délicat. Radical car il se déploie sans décor ni projecteur, les lumières procèdent de sources (lampes suspendues, boules, etc) que la danseuse peut manipuler elle-même, parfois au plus proche de son corps. Délicat, car il interroge les couches de nos identités multiples les plus profondes [lire notre critique].
Kill me, spectacle explosif de Marina Otero, l’une des figures de proue de la scène alternative argentine, en est le contrepoint absolu. N’hésitant pas à faire cohabiter Bach et Miley Cyrus, elle livre un spectacle extravagant, incarné par six interprètes à l’énergie fulgurante - un sosie de Nijinsky et des danseuses atteintes de troubles mentaux. Toujours hors des sentiers battus et avec un humour ravageur, Otero s’intéresse à la folie amoureuse dans une fantaisie crue et réjouissante.
Très sensuel également, mais dans un tout autre registre, Torpeur : création pour douze interprètes d’Angelin Preljocaj. Hallucinée, orageuse, et brûlante plutôt qu’engourdie, Torpeur porte bien son nom, et renvoie plutôt aux nuits chaudes qu’à l’endormissement, à l’abandon qu’à l’abattement. Accompagné par Annonciation, duo ciselé inspiré par les chefs-d’œuvre picturaux de la Renaissance comme par le thème spirituel de L’Annonce faite à Marie, met en scène un duo ambivalent entre l’Ange Gabriel et la Vierge, d’une beauté irrésistible. Enfin, Noces, arrive comme une conclusion à ce programme exceptionnel. Sur la musique d’Igor Stravinsky, Preljocaj propose une relecture virtuose de la pièce maîtresse de Bronislava Nijinska pour les Ballets russes, Noces, critique d’un monde ancien où la femme n’est qu’une monnaie d’échange dans un monde d’hommes dûment cravatés. [lire notre critique]
Pour la deuxième soirée du festival Immersion, le public est invité à découvrir auparavant Soirée d’études de Cassiel Gaube, un pas de deux de house danse à trois interprètes, se passant le relais pour composer différents duos à partir d’un vocabulaire chorégraphique aussi riche que varié (marche, course, respiration, claquettes, mais aussi salsa, hip-hop, reggae, groove, footwork), et… rythmé par les seuls pas des danseurs !
Changement de décor complet pour la troisième soirée : cette fois l’électro est à l’honneur avec Rave Lucid de Mazelfreten [voir notre reportage vidéo] une pièce pour dix danseurs dynamique et poétique, véritable ballet électro qui mêle à l’énergie la plus survoltée à des moments de suspensions insensés. Rave Lucid sera suivi d’un DJ set de DJ Malboneige où tout le monde pourra danser grâce à deux danseurs qui vous guideront pour trouver votre propre flow électro !
Enfin, la dernière soirée, réunit deux spectacles très différents mais rassemblés par leur attention à la composition musicale. La première est une pièce hybride où le flamenco entre en résonance avec la musique baroque. Mais on sait bien que la danse savante espagnole a été influencée par le duende andalou et que celle-ci a été importée dans toutes les Cours d’Europe par le mariage de ses infantes. D’où cette proximité troublante qu’Ana Pérez, danseuse flamenco aux ouvertures des plus contemporaines, et José Sanchez, virtuose de la guitare flamenca explorent à travers l’univers baroque et mystique du Stabat Mater, poème religieux du Moyen-Âge évoquant la figure d’une femme debout face à la perte de son fils, d’où son titre, Stans (debout en latin).
Enfin, last but not least, Louis Barreau compositeur et chorégraphe invente une grande symphonie chorégraphique à neuf danseurs sur les trois formidables concertos pour piano de Béla Bartók, véritable traité d’écriture. Transposant dans les corps les inflexions et les structures percussives du compositeur hongrois, pour mieux démêler les limites entre la danse savante et vernaculaire, il construit une structure chorégraphique transcendée par l’élan et la joie profonde des corps dansants rassemblés.
Agnès Izrine
Festival Immersion Danse, L’Onde du 5 au 16 novembre 2024
Mes autres de Sylvie Pabiot : 5 novembre 2024 à 19h30.
Kill Me de Marina Otero : 5 novembre 2024 à 20h30.
Annonciation - Torpeur - Noces d'Angelin Preljocaj : 8 et 9 novembre 2024.
Soirée d’études de Cassiel Gaube : 9 novembre 2024 à 19h30.
Rave Lucid de Mazelfreten + DJ Set : 12 novembre 2024 à 20h30.
Stans de Ana Pérez et José Sanchez : 16 novembre 2024 - 19h30
3 Concertos pour piano de Bartók de Louis Barreau : 16 novembre 2024 à 20h30
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