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Yann Lheureux et Antoinette Gomis à la Maison des Métallos

L’énergie et la puissance de Yann Lheureux et la grâce personnifiée d’Antoinette Gomis.

Deux pièces courtes pour une soirée de danse partagée à La Maison des Métallos avec Flagrant délire de Yann Lheureux et Images d’Antoinette Gomis.

La soirée a débuté avec Flagrant Délire où trône sur scène un échafaudage en métal assez élevé composé de barres, de plaques horizontales et d’une autre plaque verticale en plexiglas. Tout en haut est assis Toni Tich. Torse nu, il attend. Puis, dès les premières notes des Quatre Saisons, il se lance dans un parcours insensé avec une vitesse incroyable. Puis, il rate un mouvement, s’arrête, remonte… et recommence les mêmes gestes. Manque un saut un peu plus loin dans son trajet et s’écroule au sol essoufflé.  A chaque fois la musique s’arrête et à chaque fois il prend le temps de se concentrer et reprend tout depuis le début dès que les violons de l’Été de Vivaldi  lui donnent le top du départ.

Sauts périlleux, pôle dance, équilibres, glissades, suspensions… sont exécutés avec une spectaculaire rapidité du déplacement.  Sa vertigineuse évolution dans cet espace aux multiples dimensions et aux multiples difficultés marie le cirque à la danse contemporaine. Puis, il finalise son parcours et, heureux, remonte en haut de la structure et se revêt de larges ailes rouges. Nous y sommes, voilà le rêve d’Icare. Alors, il saute et vient dans la salle offrir deux plumes rouges qu’il arrache de ses ailes à une spectatrice. Il remonte une dernière fois et à presque cinq mètres de hauteur atterrit après un dangereux saut périlleux.
 


Dans cet opus qui est normalement intégré dans FLAG, une pièce de trois solos de Yann Lheureux, il y a de la folie, de la puissance, mais aussi de la tendresse, de la poésie et de la générosité. En seulement trente minutes, le chorégraphe raconte l’histoire d’un homme qui déteste l’échec et qui n’a qu’un unique objectif, voler. Toni Tich n’est ni circassien ni danseurs, il est un adepte du yamakasi soit l’art du déplacement périlleux en hauteur. Un exercice qui fait fureur sur les buildings des Etats-Unis et commence à percer sur les toits de Paris.
 

Puis arrive la très belle Antoinette Gomis qui, sur des chansons de Nina Simone danse avec une grâce absolue. Elle est non seulement splendide, mais ses jambes et ses bras si longs et si fins lui permettent d’offrir une chorégraphie très sensuelle et très personnelle. C’est très beau, limpide et d’une infinie sensibilité. Mais intervenir après la pièce précédente qui n’était que courses éperdues contre le temps et mouvements si dynamiques, ne lui a pas servi. Il est évident que le changement de décors était impossible dans l’autre sens. Il faudra revoir cette excellente danseuse et chorégraphe dans d’autres conditions.

Sophie Lesort

Spectacles vus à la Maison des Métallos le 22 février

 

Plateau de danse partagé : Flagrant délire de Yann Lheureux interprété par Toni Tich et Images de et avec Antoinette Gomis jusqu’au 26 février à la Maison des Métallos (Paris) - Réservation 01 47 00 25 20

FLAGRANT DÉLIRE : 27 janvier : La Teste-de-Buch (33) - Théâtre Pierre Cravey.
4 février : Quimper (29) - Théâtre de Cornouaille (dans le cadre de Circonova). Les 24 et 25 juin : Greenwich (Royaume Uni) - Greenwich Festival

IMAGES : 8 mars 2017 : Cergy (95) - Visages d

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