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« La Vie fantastique » de Josette Baïz et Zahia Ziouani

Au surlendemain du solstice d’été, la Philharmonie nous a offert, dans le cade de l’Olympiade culturelle, un magnifique spectacle de musique et de danse proposé par l’orchestre Démos Plaine Commune de Zahia Ziouani et le Groupe Grenade de Josette Baïz.

L’entrée était libre et le public nombreux, toutes générations et origines confondues. Parmi celui-ci, la figure du football Lilian Thuram. En prélude à l’événement artistique, référence a été faite à l’actualité politique du moment lorsqu’une délégation de la CGT de l’établissement a pris la parole pour nous mettre en garde, si besoin était, contre la possible arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

La moitié du parterre était occupée par le pléthorique orchestre convoqué par la cheffe Zahia Ziouani formé de préados et d’ados. Pendant une heure quinze environ, deux cents musiciens et quarante jeunes danseurs – la parité penchant du côté féminin – ont enchaîné sans discontinuer récit poétique su et dit par cœur par trois minots (Jules Bertolo, Antoine Palazzo et Olivia Rothschild) empruntant accent et esprit marseillais, danses contemporaines et urbaines, musiques en tous genres – excepté le dodécaphonique qui n’aurait pourtant pas déparé salle Boulez. Se sont joints à leurs collègues de Démos les musiciens de l'Orchestre français des jeunes dirigés de main de maîtresse par Beatriz Fernández Aucejo.

Au programme, en première partie, les quatre sections de L'Incroyable épopée de Ferdinand le Gabian (2021) de Laurent Elbaz (La Java du paumé, Vol au-dessus d'un nid de chanteurs, Cantorum Pediludium et Olympique de Démos) ont été interprétées par l’orchestre Démos, illustrées sur scène par le Quatuor de Grenade, enrichies côté jardin par l’intervention virtuose de K.I.M. à la beatbox. En un deuxième temps, nous avons eu droit à des compositions musicales allant du baroque au contemporain, passant par le classique et le néoclassique, avec l’appoint du Choeur d'enfants de l'Orchestre de Paris : Rituel d’Alexandros Markeas ; Belle qui tiens ma vie de Thoinot Arbeau ; Le Vieux château, extrait des Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski, orchestré par Maurice Ravel et arrangé par Ourania Lampropoulo ; Dans l’antre du roi de la montagne, extrait de Peer Gynt d’Edvard Grieg, arrangé par Dominique Billaud ; Poupée mécanique d’Alexandros Markeas ; Le Jardin féerique, extrait de Ma mère l'Oye de Maurice Ravel ; Melimelo d’Alexandros Markeas ; Danse Gumboot, traditionnel sud-africain ; Mars, extrait des Planètes de Gustav Holst, arrangé par Dominique Billaud ; Varcada d’Alexandros Markeas ; Danse Tari Saman, traditionnel indonésien ; Balkan d’Alexandros Markeas et, pour conclure, Hategana, arrangé par Dominique Billaud pour une fanfare style balkanique.

La fraîcheur des musiciens réunis pour l’occasion par la Philharmonie, leur cohésion et leur jeu sans le moindre couac, la performance des quatre danseurs de Grenade qui ont débuté le programme (Victoire Chopineaux, Mathis Fruttero, Lou Gautron et Marius Iwasawa-Morlet) ont d’emblée touché le public. L’éclectisme en matière de répertoire musical et la grâce déployée par la troupe de Josette Baïz élargie à une vingtaine d’apprentis danseurs droit issus des quartiers nord de Marseille ont su le captiver le temps de la représentation. Les musiciens aguerris nous ont, en deuxième partie, délivré un concert de très haut niveau. La compagnie de danse a occupé l’immense plateau à disposition avec une grande aisance. L’exaltant final a valorisé la section des cuivres et permis aux danseurs de se varier les trajectoires et les croisements à l’infini. Le cela dans le meilleur esprit.

Nicolas Villodre

Vu le 23 juin 2024 à la Philharmonie de Paris.

 

 

 

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