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« Folkå » de Marcos Mauro et « Watch ur Mouth » de Botis Seva au Ballet de Lorraine

Pour le troisième et dernier programme de la saison du Ballet de Lorraine, Maud Le Pladec a invité le Nederlands Dans Theater - NDT 2, la célèbre compagnie néerlandaise basée à La Haye, pour interpréter deux pièces : Folkå de Marcos Mauro et Watch ur Mouth de Botis Seva.

Deux productions à la fois récentes et contemporaines – ces adjectifs n’étant pas synonymes. Nous est rappelé que le Valencien Marcos Morau avait déjà collaboré avec le CCN lorrain en 2016 avec un opus se référant explicitement, éponymement, à la revue d’avant-garde créée par André Breton en 1930, Le Surréalisme au service de la révolution qui prenait la suite de La Révolution surréaliste fondée en même temps que le manifeste et le mouvement artistique. Folkå ne traite plus d’un thème politique mais d’un voyage destiné à célébrer « la vie et le rituel de la transformation ». Il y sera néanmoins question de « force collective » représentée, peut-on penser, par la troupe et de « traversée mystique de la psyché humaine ». Folkå, créé en 2021 à La Haye, mobilise, 26 minutes durant, quatorze interprètes du NDT 2. Les lumières sont de Tom Visser, les costumes, de Silvia Delagneau et la nouvelle composition musicale est signée Juan Cristobal Saavedra.


En seconde partie de soirée, le chorégraphe londonien Botis Seva, issu de la mouvance hip-hop et adepte de la danse-théâtre donnera en primeur Watch ur Mouth, une réflexion personnelle sur le processus de création ainsi que sur l’accueil critique d’une œuvre. L’expression « watch your mouth », qui signifie littéralement, « surveille ton langage », peut prendre un sens nettement plus menaçant avec une tournure argotique comme « attention à ce que tu dis » ou, plus triviale, du genre : « gaffe à ta gueule ». Watch ur Mouth s’en prend donc au « qu’en dira-t-on », y compris à celui colporté par la presse spécialisée dans la danse. C’est par ailleurs le titre d’une chanson de 2019 du jeune artiste américain Joey Trap. La pièce de Botis Seva, étrennée le mois dernier à La Haye, est d’une durée de 25’ ; sur une musique de Torben Sylvest, éclairée par Tom Visser, elle est dansée par huit danseurs bourrés d’énergie, remarquables techniquement parlant et d’une souplesse extraordinaire, comme le montre un bref clip vidéo tourné il y a peu de temps.


Le Nederlands Dans Theater (NDT), fondé en 1959 par Benjamin Harkarvy, Aart Verstegen et Carel Birnie, s’est consacré à ses débuts à la danse moderne, avec des chorégraphes tels que Glen Tetley et Hans van Manen. Il s’est tout naturellement ouvert aux formes d’expression contemporaines et à celles qui, comme on dit de nos jours, favorisent la diversité. Son répertoire va des ballets de Jiří Kylián aux pièces de Sharon Eyal & Gai Behar, et passe par des chorégraphies de Sol León et Paul Lightfoot, Crystal Pite et Marco Goecke, Johan Inger, Medhi Walerski, Ohad Naharin, Alexander Ekman, Gabriela Carrizo, Franck Chartier, Hofesh Shechter et Edward Clug. La première compagnie, le NDT 1, est formée de 28 interprètes provenant du monde entier. Le NDT 2, créé par Jiří Kylián en 1978, est composé de seize jeunes danseurs et danseuses espérant accéder au NDT 1.

Nicolas Villodre

Mercredi 7 mai et vendredi 9 mai à 20h à l'Opéra national de Lorraine (Nancy).

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