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« A History of Dance on Screen » sur Numéridanse

Le film de Reiner E. Moritz recèle raretés et partis singuliers, en déroulant le fil rouge de l'apport des images animées à l'histoire de la danse

L'Allemand Reiner E. Moritz est l'un des principaux co-producteurs européens de programmes artistiques, chorégraphiques et musicaux. Numéridanse, la grande plateforme d'accès à la culture chorégraphique par vidéo sur Internet, vient de mettre en ligne son film A History of Dance on Screen. Cette réalisation prend pour fil rouge l'apport qu'aura constitué l'apparition de l'image animée (le cinéma, puis la télévision, la vidéo, etc) dans l'histoire de la danse.

 

D'une durée d'une heure (58'30 exactement), cette production s'attache donc à l'histoire de la danse moderne savante occidentale. Elle demeure globalement proche de la tradition classique et néoclassique. Ses références les plus audacieuses étant Merce Cunningham, Pina Bausch et un développement particulier du côté de la danse flamande (Win Vandekeybus, Alain Platel, Sidi Larbi Cherkaoui). De tels partis pris omettent donc une part non négligeable de recherches, notamment parmi les plus contemporaines, travaillant au coeur de l'inter-disciplinarité entre mouvement humain et images en mouvement.

Cette possible lacune n'empêche en rien A History of Dance on Screen de recéler des éléments de grande valeur. Ainsi la collaboration de la Cinémathèque (française) de la danse lui permet de montrer des images incroyablement anciennes : quelques pas d'Isadora Duncan, ou encore une Serpentine Dance de Loïe Fuller, filmée en… 1896, par un opérateur des Frères Lumière. Notons  qu'Appalachian Spring, de Martha Graham, est ici rendu accessible, quand cette pièce n'a longtemps été visible qu'aux U.S.A. pour des questions de droit (dont le réalisateur ne cache pas qu'elle auront constitué l'une des difficultés majeures qu'il aura rencontrées)

L'approche de Reiner E. Mortitz permet aussi des mises en série luxueuses, telles les interprétation successives de La mort du cygne par Anna Pavolva en 1924, Natalia Markarova en 1964, Olga Moiseyeva 1972. On pourra aussi se délecter de mises en perspectives peu connues, telle l'influence directe de l'esthétique hollywoodienne de la danse sur les travaux réputés très français de Roland Petit. Sans oublier des incunables tels que l'Hexentanz de Mary Wigman (1926), le pas de deux de de La sylphide de Noureev et Margot Fonteyn, ou Le Sacre de Pina Bausch.

Il est à noter que c'est une autre version du Sacre du printemps qui fournit l'introduction dans tout le propos du film : à savoir celle de Sasha Waltz, du fait que cette version est elle-même la plus riche en évocations des noms les plus fameux de l'art chorégraphique occidental de tout le XXe siècle.

Pour le visionner, Danser Canal Historique, partenaire de Numéridanse, vous offre un accès direct : cliquez sur le pavé en home page, ou sur la bannière en page critique !

Gérard Mayen

 

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