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Philippe Ménigault, les raisons d'un drame

Philippe Ménigault, administrateur du Centre Chorégraphique National d'Orléans, s'était donné la mort sur son lieu de travail le 6 octobre 2010, laissant l'ensemble de la profession stupéfaite par un tel geste, de la part d'un homme qui semblait à tous extrêmement sympathique, parfaitement équilibré et excellant dans ses fonctions. Il est vrai que l'envers du décor des salariés dans le spectacle vivant est souvent celui d'un monde du travail dur et indifférent aux individus qui le servent... voire "une machinerie infernale" selon Chrystel Boismain, compagne de Philippe Ménigault.

Aujourd'hui, c'est la justice qui répond aux questions laissées en suspens par un tel drame, en voici les conclusions.

«Le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale d’Orléans s’est prononcé le mardi 16
avril 2013 sur les responsabilités du Centre Chorégraphique National d’Orléans dans
le décès de Monsieur Philippe Ménigault, son administrateur, le 6 octobre 2010 sur
son lieu de travail.
Dans les attendus de son jugement, le tribunal précise :
« - Monsieur Philippe Ménigault ne rencontrait aucune difficulté d’ordre familiale ou
privé pas plus qu’il ne présentait de pathologie dépressive avant l’été 2010 ;
- Tant les salariés que le président de l’Association connaissaient les difficultés
rencontrées par Monsieur Philippe Ménigault tant dans le cadre de la gestion de son
travail que des répercussions de celles-ci sur son moral, et à l’exclusion de tout
problème d’ordre privé ou pathologique ;
- La démarche peu commune du salarié accompagné de sa compagne au domicile
du Président de l’Association, démarche renouvelée en moins d’un mois, était à
l’évidence un signal fort de gravité de la situation ;
- Le fait d’y répondre par de simples conseils à l’intéressé pour l’inviter à prendre du
repos et de la distance, ou à sa compagne pour inciter son compagnon à l’éloigner
de son portable professionnel, était largement insuffisant ;
- EN CONSÉQUENCE, IL EST ÉTABLI QUE L’EMPLOYEUR AVAIT
CONNAISSANCE DU DANGER QU’IL FAISAIT COURIR À SON SALARIÉ ET N’A
PAS PRIS LES MESURES POUR L’EN PRÉSERVER, SA FAUTE INEXCUSABLE
SERA DONC RECONNUE. »
Moi, Chrystel Boismain, sa compagne, je considère que, sans cette faute
inexcusable, le geste désespéré de Philippe n’aurait jamais eu lieu.
Je constate que ce jugement, définitif puisque le CCNO n’a pas fait appel, fait
entendre et rend justice à un homme clairvoyant et lucide, hautement responsable
dans l’exercice de ses fonctions.
« le suicide au travail n'a rien d'une fatalité.»

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