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« Nuit blanche à Ouagadougou » de Serge-Aimé Coulibaly

Le chorégraphe burkinabé a ouvert le festival Faits d’hiver en s’appuyant sur des faits bien concrets. La « Nuit blanche » en question est une combinaison de moments de peur et de basculement, où l’histoire s’écrit avec violence.

 

"Nuit Blanche" @ François Rihouay

 

Peut-on attendre d’une pièce de danse qu’elle restitue cette densité, cette ambiance hautement électrique, cette peur et cette excitation qui font qu’on ne songe même pas à dormir ? Certes, non. Mais elle pourrait en transmettre un soupçon, même symbolique.

« On aurait pu appeler cette pièce Nuit blanche à Tokyo », écrit Coulibaly. En effet… Dans Nuit blanche à Ouagadougou, tout est propre, sage, paisible. Les panneaux en bois qui délimitent l’espace sont neufs et bien rangés, une belle déco de fond de scène, surtout pour cet homme assis qui ne bouge pas, du début à la fin. Présence intrigante, symbolique, inquiétante, mais également inopérante, car elle n’entre pas en résonance avec la danse.

 

"Nuit Blanche" @ François Rihouay

 

Coulibaly, ancien interprète de Cherkaoui et de Platel, s’inspire de la méthode des deux chorégraphes belges, misant sur l’accumulation des présences et des ambiances. Mais cette méthode repose sur une densité que la chorégraphie n’atteint ici que très rarement. Là où les gestes et les énergies devraient résonner d’un bout à l’autre et s’inscrire dans le temps, la danse nous file entre les doigts et s’évapore aussitôt.

 

Tout est là, a priori. Des interprètes aux gabarits et aux énergies qui se complètent plutôt bien, et un slameur-rappeur très présent sur le plateau. Mais ses stéréotypes verbaux créent aussi peu de suspense que les stéréotypes chorégraphiques. Cette nuit-là, on ne dépasse pas le stade de la page blanche, la vraie histoire reste à écrire. Tokyo ou Ouaga, il faut choisir…
Thomas Hahn

Le Tarmac en partenariat avec le festival Faits d’Hiver

conception & chorégraphie : Serge Aimé Coulibaly
texte & musique : Smockey Bambara
avec : Marion Alzieu, Serge Aimé Coulibaly, Adonis Nébié, Sayouba Sigué, Smockey

du 14 au 17 janvier mercredi, vendredi à 20h, , jeudi à 14h30, samedi à 16h

Le Tarmac - 159 avenue Gambetta - 75020 Paris

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