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Michael Keegan Doolan : Rian

Michael Keegan Doolan est Irlandais. À 17 ans,  on l’a envoyé rencontrer une sorte de  prêtre-conseiller-confesseur pour l’orienter dans sa vie professionnelle.  Il était, bien sûr, le seul garçon de son école à vouloir devenir danseur avec  quelques gnons à la clef.  Il sortait pourtant d’une famille plutôt brillante où chacun était qui avocat, qui médecin, qui architecte … Donc il expliqua au prêtre qu’il voulait faire quelque chose dont il craignait que « les gens n’apprécieraient pas ». Aussitôt, le prêtre comprit qu’il voulait entrer dans les Ordres. Il fut immédiatement convié à « une putain de retraite ».  Mais avec 25 ans de recul, Michael Keegan Doolan se dit qu’il n’y a peut-être pas un si grand fossé entre danser et prier et que, lorsqu’il danse, il prie un peu.  « Ça n’a pas de rapport direct avec la recherche de Dieu, mais cela parle d’une connexion avec l’invisible. »

Et donc voici Michael Keegan Doolan  avec sa compagnie Fabulous Beast sur la scène des Abbesses avec Rian (Empreintes), un spectacle qui parle bien de la persistance des racines irlandaises, loin des chorus et des claquettes implacables de Riverdance ou consorts.

En-demi cercle, assis, sans distinction entre danseurs et musiciens, baignés dans une atmosphère d’un vert intense, Irlande oblige,  Soutenus par la musique du compositeur Liam Ó Maonlaí, la fête peut commencer. Avec leurs habits de villageois endimanchés, qui nous laissent imaginer une structure traditionnelle, les danseurs, d’origines extrêmement diverses soit dit en passant, se lancent dans des « reels » et des « jigs » on ne peut plus contemporains. C’est alors une danse inspirée et dynamique qui se déploie sous nos yeux. Les bras s’ouvrent dans de fluides étirements tandis que les jambes gardent le rythme. Ou se lancent dans des variations surprenantes qui tout en s’appuyant sur cette musique si prenante ne la suivent plus mais la traduisent ou l’imaginent. La chorégraphie alterne moments singuliers et collectifs, les duos ou solos donnant l’impression d’être une focale sur un danseur et son interprétation personnelle de la ligne musicale à l’image d’un chœur avec solistes. L’inventivité des mouvements est totale. De la danse irlandaise, il ne reste que des traces, un point de départ, une empreinte, justement. Et c’est tout le charme de ce spectacle unique et jubilatoire.

Si Michael Keegan Doolan est encore inconnu en France, il a pourtant quelques succès au compteur. Avec sa compagnie Fabulous Beast (fondée en 1997) il a déjà créé une Giselle et un Sacre du printemps et doit prochainement mettre en scène un Jules César de Haendel  à l’English National Opera de Londres.  Quant Liam Ó Maonlaí, très connu pour son groupe de « rock indé » Hothouse Flowers créé dans les années 80,  il est une star dans son pays.

Agnès Izrine

16 avril 2013 - Théâtre de la Ville/Les Abbesses

chorégraphie : Michael Keegan-Dolan
direction musicale : Liam Ó Maonlaí
lumières  : Adam Silverman
décor  : Sabine Dargent
costumes : Doey Lüthi
assistant à la direction musicale : Philip Feeney
son  :Denis Clohessy
avec les danseurs
Saju Hari,
Anna Kaszuba,
Saku Koistinen, Louise Mochia,
Emmanuel Obeya,
Keir Patrick,
Ino Riga,
Louise Tanoto
& les musiciens
Liam Ó Maonlaí,
Cormac Begley, Peter O’Toole,
Eithne Ní Chatháin,
Maitiú Ó Casaide

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