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Troisième édition de Fait Maison à Micadanses

Directeur de Micadanses, Christophe Martin présente la troisième édition de Fait Maison qui se tiendra du 1er au 20 juin pour dix soirées dédiées à toutes les danses

DCH : Qui participe à Fait Maison ?

Christophe Martin : Des gens qu’on accompagne dans l’exposition d’un travail qui a duré une saison complète ou dont les activités régulières dans nos studios ont une démarche artistique qui nous intéresse. Soit montrer ce qui fait partie de la colonne vertébrale de Micadanses. En juin, les corps sont mûrs pour donner ce qu’ils ont absorbé dans la saison, se lancer devant des regards complices, assumer leur existence scénique, que l’on soit professionnel ou amateur, éclairé ou pas.

DCH : Plusieurs styles de danse seront-ils présentés ?

Christophe Martin : Oui, bien entendu. Étant donné que les cinq salles de Micadanses sont ouvertes toute l’année de 8 h à 22 h il est évident que nous brassons énormément de projets en accueillant environ 450 structures par an, soit 25 styles de danses différents.

DCH : Quelle sera votre programmation 2018 ?

Christophe Martin : en ouverture le 1er juin, nous recevons comme tous les ans ACTS. Une école d’art spécialisée en danse contemporaine préparant les étudiants pendant un cursus de 3 ans à un diplôme d’établissement de niveau L3. Tout au long de la saison, les étudiants sont confrontés aux univers de plusieurs chorégraphes invités dans le cadre d’un partenariat avec Micadanses. Cette lecture-démo présentera des pièces de : Mié Coquempot, Yvann Alexandre, Theo Clinkard, Claude Brumachon & Benjamin Lamarche.

Le 5 juin, suite à une longue résidence, Raphaël Soleilhavoup proposera une soirée composée de pièces courtes composées par ses six interprètes. Soit des objets chorégraphiques en cours de recherche, d’autres plus aboutis. Une carte blanche par ses artistes pour réfléchir, pour accompagner, pour danser. Cette démarche cohérente pour lui est aussi une façon de montrer sa compagnie différemment. C’est un témoignage de cette diversité

Le 7 juin, place au talent créatif des artistes tsiganes avec Sophie Ménissier. Elle choisit d’inviter danseurs et spectateurs à porter une attention particulière aux résonnances de ces musiques et danses dans nos imaginaires, aux archétypes qu’elles contiennent, pour faire émerger des images fortes, en écho à la perception de chacun. Composée pour l’occasion d’une dizaine de danseuses, la Cie Isao s’associe aux musiciens et choristes du Balk-Ansambl, afin d’explorer différents styles tsiganes. Ce travail de tissage né des multiples facettes de cette culture « singulière et plurielle » vise à célébrer les richesses musicales et chorégraphiques de l’univers Rom.

Le 8 juin, cette année encore, Mouvement Contemporain est allé à la rencontre de pièces toutes fraiches, en cours d’écriture, pour leur proposer parfois une première scène. La soirée réunira huit pièces courtes pour un spectacle qui éclabousse et fait frissonner. Une compagnie se verra offrir un accompagnement spécifique à Micadanses pour la saison à venir.

Le 9 juin, avec de Corps à corps, la transmission, Denise Namura et Michael Bugdahn poursuivent la recherche sur la théâtralisation du mouvement dansé, en l’inscrivant dans la dynamique d’échanges propre à ce temps de travail, ouvert aux danseurs extérieurs à la compagnie. Cette exploration artistique sera axée sur la transmission d’extraits de certaines de leurs créations pour d’autres compagnies, Cette présentation sera suivie d’une rencontre avec les chorégraphes autour du langage de la cie. « à fleur de peau » et un échange de paroles.

Le 11 juin, partant de jeux d’écriture, chaque danseur de Christine Gérard construit sa vision et son univers chorégraphique. Ces danses sont troublées, déstabilisées par des séquences d’improvisation. Ce mélange crée d’autres liens, d’autres dispositifs, d’autres enjeux.

Le 13 juin, Dans le cadre d’une résidence artistique et culturelle de la Ville de Paris durant un an et demie à Micadanses, Aurélie Berland présentera les travaux de reconstruction de partitions Laban. Entre les danses modernes américaine et allemande et le mime corporel, le programme se composera des œuvres de groupe Steps in the street de Martha Graham (extrait de la 2ème partie de Chronicle, « Danses après la catastrophe ») et le début de With my red fires de Doris Humphrey, toutes deux créées en 1936. Il s’y conjugue des formes engagées et abstraites aux frontières du militantisme et du primitivisme. Elles seront interprétées par les danseurs du Conservatoire du 12ème arrondissement de Paris. Puis, les Sept études wigmanniennes, interprétées en solo, déploieront les thèmes : balancer, au sol, tension, marcher, vibrer, sauter et glisser. Enfin, Les Arbres, quatuor du grand rénovateur du mime corporel Etienne Decroux, composé en 1946, proposera une perspective avec les techniques modernes.

Le 15 juin, de la transe à la performance, Flo Kardinal jouera sur le point de vue d’un public co-acteur du moment partagé. Une traversée expérimentale des états de transe sera restituée au public, lui-même convoqué en tant que témoin du processus en cours pour l’individu et le collectif dans le cadre proposé. Cette traversée ludique sera rythmée par les fréquences sonores liées à l’état de transe. Une expérience à voir et à partager avec ses sens. Possibilité d’être assis ou allongé selon le nombre de personnes. L’exploration sera suivie d’un échange.

Le 18 juin, Je te rattraperai au bon moment une réalisation présentée suite aux ateliers de danse contemporaine de Selin Dündar à Micadanses. Née à Ankara en Turquie son travail est essentiellement basé sur l'improvisation et la composition chorégraphique. « J'aime penser qu'on apprend à parler (à danser) avant de connaître l'alphabet. On entre dans la danse en partant de solutions qu'on trouve à des situations simples, nommés consignes. »

Enfin le 20 juin, un bal conférence sur la danse khassonkée du Mali par Juliette Juin et Moussa Kanté. Un spectacle à écouter, à voir et à danser pour partager l’énergie conviviale, expressive et extatique d’une danse africaine traditionnelle singulière, Une approche pédagogique et festive pour comprendre qu’en Afrique de l’Ouest, les danses sont indissociables de la vie communautaire avec leur rôle culturel, historique et social. Sur scène, les griots, les percussionnistes et les danseurs feront voyager au cœur des traditions d’hier à aujourd’hui, rejoints par le public pour un bal africain pour tous.

DCH : Avec cette affiche très éclectique vous comptez toucher quel genre de public ?

Christophe Martin : Soyons clairs, il ne s’agit pas de spectacles dans Fait Maison, mais de présentations suite à des ateliers ou des coups de cœur. C'est-à-dire quelque chose qui est ouvert à un type de public qui n’a pas l’habitude de venir chez nous voir de la danse, et qui, ainsi, va découvrir le lieu grâce à des soirées chaleureuses et très différentes les unes des autres. A noter qu’excepté le 8 juin, toutes les soirées sont gratuites.

Mais cela ne veut pas dire que nous négligeons l’exigence. Derrière chaque projet et chaque responsable de projet, il y a de forts enjeux pédagogiques et artistiques.

DCH : Il y a trois ans, vous avez aussi créé Bien Fait, à quoi correspondent ces deux événements ?

Christophe Martin : Bien Fait et Fait Maison, ce sont l’idée d’une fête de famille ouverte à tous, où il y a de la place pour tous les gens qui pourraient passer. Nous privilégions ainsi le rapport avec nos résidents, mettons en avant l’aspect découverte d’artistes et des différents ateliers et faisons découvrir nos coups de cœur pour certains projets. En fait, tout ce que nous n’avons pas pu présenter auparavant.

Ce que j’aime dans ce genre de soirée, c’est la possibilité pour ces interprètes qui sont soit amateurs, soit en voie de professionnalisme, de se sentir chez eux grâce à des conditions de tranquillité. Ils essaient de vivre le plus sereinement possible leurs présentations un peu comme une volonté de respiration.

DCH : Quel en est le résultat ?

Christophe Martin : Je perçois que ça à tendance à solidifier le rapport à Micadanses et je me suis rendu compte dans des rendez-vous professionnels ou personnels que notre lieu est connu aussi bien en France qu’à l’étranger tout simplement parce que le foisonnement de gens qui ont participé à nos ateliers s’éparpillent dans le monde. Pour nous, cela confirme que Micadanses doit continuer à être une fourmilière, un espace où tout se déroule dans un bon esprit, dans un environnement positif et surtout des rencontres qui donnent naissances à des projets extraordinaires.

Propos recueillis par Sophie Lesort le 29 mai 2018

Fait Maison du 1er au 20 juin à Micadanses – entrée gratuite sauf pour le 8 juin (10 euros)

Réservation indispensable : https://www.weezevent.com/faitmaison2018

 

 

 

 

 

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