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Système Castafiore : « La Théorie des prodiges »

"Au départ, il y a la découverte d'un manuscrit du XVIème siècle qui recense les miracles et différents prodiges survenus aux époques anciennes: passage de comètes, moutons à cinq pattes, démons et merveilles. Autrefois, on substituait une pensée magique aux lacunes du savoir. On donnait un sens à des phénomènes inexpliqués par la fantaisie et l'interprétation. Fort heureusement, aujourd'hui, on explique tout. De manière rationnelle. Mais on ne comprend à peu près rien. On a remplacé la magie par l'image; et ce double inversé finit par nous priver d'imaginaire. »

Nous priver d’imaginaire ? Voilà qui ne risque pas d’arriver en regardant La Théorie des prodiges, même en fragment (seule la première partie est créée, intitulée Les voies aériennes) ni dans aucun spectacle des « Castafiore » soit Marcia Barcellos et Karl Biscuit.

Avec des moyens très simples, c’est toute la magie du théâtre qui s’offre aux spectateurs, quelques tulles, des costumes astucieux enfilés « à vue »  et nous voilà tranportés dans un autre monde, féérique, où l’on rencontre des licornes et une fermière venue d’ailleurs qui garde peut-être des moutons à cinq pattes…

Dans la Théorie des prodiges, tout est possible. Une narratrice virtuelle nous guide dans les arcanes de ce nouveau savoir.

Tout commence au XVIe siècle, avec un manuscrit qui s’affiche devant nous. Il nous permet de visiter une époque où les hommes se perdent dans des landes brumeuses et rencontrent toutes sortes de chimères et de bêtes merveilleuses. Par un jeu de transparences vaporeuses, nous entrons dans les mystères d’un univers en perpétuelle mutation qui bouleverse ce que nous savons du temps et de l’espace. Avec une poésie à nulle autre pareille, le spectacle s’amuse à croiser le rêve et la mathématique (le passage de l’hôtel des nombres réels est savoureux !), le fantastique et le chorégraphique. Les danseuses se font comètes, antilopes extraordinaires, filles enchantées…

Soutenus par la voix de Camille Joutard qui chante admirablement des mélodies anciennes, on se laisse emporter dans cette galaxie prodigieuse où l’invisible prend corps. Un bon moyen de combattre la laideur du monde et la monstruosité des hommes…

On passe un moment délicieux et on attend avec impatience la suite, promise pour janvier 2016.

Agnès Izrine

17 juillet 2015 – CDC Les Hivernales, Festival Avignon OFF

 

22 - 23 janvier 2016 Théâtre de Grasse
26 janvier 2016 Théâtre Liberté - Toulon
8 avril 2016 Centre des Arts - Enghien-les-Bains
Automne 2016 Théâtre National de Chaillot

Théorie des Prodiges : Les voies aériennes
Chorégraphie : Marcia Barcellos
Mise en scène, vidéo et musique : Karl Biscuit
Danseuses : Caroline Chaumont, Daphné Mauger, Sara Pasquier, Agalis Vandamme
Chanteuses : Camille Joutard
Comédienne : Florence Ricaud
scénographie Jean-Luc Tourné
lumière :Jérémie Diep
costumes : Christian Burle
régie son et vidéo : Emmanuel Ramaux

 

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