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Suresnes Cités Danse : « Fleeting » d’Andrew Skeels

Le chorégraphe canadien crée une suite de formes courtes, d’une douceur poétique infinie.

Danse hip hop et musique baroque font bon ménage, à chacune de leurs rencontres. A Suresnes, notamment. Bach, Vivaldi et autres Rameau, flamboyants comme l’esprit enlevé du hip hop, y ont croisé l’inspiration de Nathalie Pernette, Gang Peng, ou Montalvo-Hervieu. Quand Andrew Skeels crée Fleeting sur des musiques de Bach, Haendel, Vivaldi, Porpora, Albinoni et Bononcici, il nous fait non seulement découvrir des compositeurs beaucoup moins connus mais tout aussi intéressants, il réussit avant tout à élargir le champ de la rencontre.

Comme Olivier Meyer aime le souligner, Suresnes Cités Danse n’est guère un festival de hip hop, mais un festival de danse tout court. C’est pourquoi un objet chorégraphique comme Fleeting, qui se démarque singulièrement dans ce cadre, peut y trouver sa place et l’approbation du public. Ces six miniatures fusionnent esprit classique et contemporain sur musiques baroques, dans un rapport au sol et à l’articulation où la vibration du hip hop reste palpable.

Tout fusionne dans Fleeting. Les deux interprètes viennent de la danse contemporaine et le chorégraphe du ballet, après des débuts en danses urbaines. On lui doit par ailleurs le Street Dance Club, spectacle phare de l’édition précédente et repris cette année. Skeels y démontre sa capacité intrinsèque à chorégraphier au-delà des langages établis, dans un esprit où toutes les écoles sont liées, autant en matière de technique que par leurs philosophies. Fleeting en est l’expression parfaite, condensée en vingt minutes et six miniatures qui déclinent des thèmes comme l’instabilité, la tension, le flux, la chute...

Galerie photo © Dan Aucante

Entre Noémie Ettlin et Victor Virnot circulent une fluidité, une tendresse et une harmonie que ne renierait pas un certain Jiří Kylián. Ce pas de deux sont traversés de tremblements ultrafins, d’effondrements et de gestes de soutien, debout ou assis, accrochés à l’autre ou en face à face, dans l’intimité d’un soupir. La même poésie se dégage de leurs solos, par exemple celui d’Ettlin qui salue, de loin mais avec grâce et délicatesse, La Mort du Cygne.

Thomas Hahn

Vu le 21 janvier à Suresnes Cités Danse

 

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