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Sévère amputation budgétaire au Théâtre de la Cité internationale

La réunion de son conseil d'administration, en fin de semaine dernière, a mis un terme à plus d'une année d'incertitude concernant l'avenir du Théâtre de la Cité internationale à Paris. À l'issue de ces travaux, un communiqué a assuré que ceux-ci marquaient un « nouveau départ » pour cet établissement. Il est vrai que la situation y paraissait tellement incertaine que l'hypothèse de sa fermeture pure et simple était évoquée par certaines sources proches du dossier.

Il est néanmoins difficile de partager la tonalité toute optimiste du communiqué mentionné ci-dessus, tant les décisions prises ont consisté à avaliser les sévères amputations budgétaires prévues par la Cité universitaire elle-même. Celle-ci réduira de plus de 50 % son apport au budget du Théâtre qu'elle abrite dans ses murs. Son apport passera de 880.000 € à ce jour, à 400.000 € en 2018. Cet étalement de la baisse sur deux années constituant toutefois un moindre mal.

En 2014, le budget total du TCI était de 3,3 millions d'euros, l'autre principal financeur étant le Ministère de la Culture, pour un montant de 1,3 million d'euros. La hauteur de cette participation signale l'importance éminente de ce théâtre en pointe dans le paysage des spectacles vivants dans la capitale. Cela notamment pour l'art chorégraphique, dans ses tendances les plus actuelles.

Au cours de la décennie passée, l'établissement avait bénéficié d'un chantier très ambitieux, restructurant tous ses espaces scéniques, répartis en trois salles. Son ancrage dans la Cité universitaire internationale est l'un de ses points forts, symboliquement parlant, mais l'un de ses points faibles, du point de vue statutaire, car il ne relevait, en tant que tel, d'aucun cadre juridique qui lui soit propre. Le récent conseil d'administration a décidé d'y mettre bon ordre dans les mois qui viennent.

Le départ de la solide directrice du TCI, Pascale Henrot, à l'été 2014, aura été mis à profit par la Cité internationale pour faire sentir qu'elle se reconnait peu dans l'activité d'un Théâtre dont une faible part du public provient de la population estudiantine environnante. La Fondation de la Cité conduit par ailleurs un projet prioritaire pour elle, d'ouverture de 1 800 nouveaux logements (elle héberge à ce jour 12 000 étudiants).

Aux termes du récent CA, le Théâtre de la Cité se voit par ailleurs assigner une nouvelle mission de formation et insertion professionnelle de jeunes artistes, qui paraît conforme à son environnement universitaire, mais dont on ignore quels moyens pourront y être investis, compte tenu des sévères restrictions budgétaires actées simultanément.

Une nouvelle direction sera nommée au cours d'un processus de recrutement accéléré, pour une prise de fonction dès le début 2016. Là est sûrement le signe le plus encorageant concernant l'avenir du lieu, après la vacance de plus d'une année à ce poste, qui n'aura pas manqué d'alimenter une ambiance délétère. Dans la continuité de cette rude traversée, les employés du théâtre maintiendront la saison prévue jusqu'à l'été prochain.

Gérard Mayen

 

 

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