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Saburo Teshigawara

On ne présente plus Saburo Teshigawara, un des chorégraphes japonais les plus en vue sur les places européennes, et à qui Paris lui a toujours porté chance.

Un an après avoir fondé sa compagnie en 1986, en effet, il gagnait un deuxième prix au Concours de Bagnolet. Et l'Opéra de Paris l'a invité par deux fois à créer pour les danseurs français.

Le revoici ce week-end au Théâtre des Champs Elysées, avec sa compagnie Karas et une reprise d'une oeuvre ancienne, Mirror and Music, crée en 2009 et proposée dès 2012 au Théâtre de Chaillot.

L'artiste tokyoïte  n'est pas un pur produit de la danse. Il y est venu peu à peu, commençant par la peinture, puis le mime, et  enfin le mouvement dansé, en proposant d'abord des solos, puis des créations collectives. Pour ses spectacles, il a l'oeil à tout : il chorégraphie, signe la scénographie, les lumières, les costumes.. Il aime aller vers les extrêmes, tenter l'impossible avec des performances de longue durée, en dansant sur du verre cassé, ou bien allongé , ou encore dans le noir... En s'installant dans des entrepôts, dans une centrale électrique, dans un marché à bestiaux...

Cette fois, il revient dans un théâtre à l'italienne, avenue Montaigne, avec cette œuvre somptueuse et hypnotique, Mirror and Music, où la musique épouse l'image et les corps en mouvement qui se reflètent dans un miroir-Narcisse...  Une réflexion sur l'irréalité du regard et du geste...

Rencontre avec un maître japonais, qui accompagne le geste à la parole, dans un anglais parfait.

DCH : Pourquoi aviez vous envie de revenir avec une pièce que le public parisien avait déjà vue?

Saburo Teshigawara : Parce qu'on me l'a demandé ! Et puis, vous savez, une oeuvre change et évolue, d'autant qu'il y a là beaucoup de nouveaux danseurs dans cette pièce, dont un Français, Quentin Roger, qui est très doué et très motivé.

DCH : Qu'est-ce qu'un bon danseur, pour vous ?

Saburo Teshigawara : C'est un artiste qui sera très flexible , qui aura une ligne, et un vrai sens de la beauté. Je ne regarde pas sa taille ou son physique, mais ce qu'il transmet de lui-même.  Pas seulement dans son expression, mais aussi par sa richesse intérieure, et la manière dont il appréhende le geste, le tempo. Pour faire un bon danseur, il faut de la profondeur .

DCH : Quelles sont vos conditions de travail au Japon ?

Saburo Teshigawara : J'ai un petit théâtre à Tokyo, où je fais ce que je veux. Je suis extrêmement libre, je suis mon propre patron, je programme de la danse, du théâtre, des opéras. J'ai toujours quatre ou cinq projets en même temps, très intimistes ou plus importants. Je fais aussi des mises en scène d'opéras. (NDLR : il a assuré la mise en scène de Solaris  de Dai Fujikura, en création mondiale ce printemps au Théâtre des Champs Elysées, avec Nicolas Le Riche sur scène)  À vrai dire, tout m'intéresse, et j'ai cette chance énorme de pouvoir concrétiser mes envies...

Ariane Dollfus

Mirror and Music

Théâtre des Champs Elysées Paris 8 ° Du vendredi 6 au dimanche 8 novembre 2015.

Photos : Bengt Wanselius

 

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