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Montpellier Danse : Historias Flamencas de Sevilla

Du 24 au 26 juin au festival Montpellier Danse, le flamenco sera à l’honneur avec Antonio Canalès et Rafael Campallo.

Antonio Canalès, l’une des grandes figures du duende, partageait la scène avec le jeune Rafael Campallo. Selon la pure tradition sévillane, à laquelle rendait hommage le titre du spectacle, ils étaient accompagnés par une troupe de musiciens émérites, dont le chanteur Segundo Falcon et le guitariste Rafael Rodriguez.

Tous les ingrédients de la fête étaient donc réunis, agrémentés hors plateau par une exposition de photos de Jean-Louis Duzert et des cours d’initiation à la danse. Restait la question essentielle : Antonio Canalès serait-il en forme ? Réussirait-il à transcender les années, et son âge, pour enflammer à nouveau son public ? La réponse fut oui. Et même deux fois oui, si l’on prend en compte la superbe prestation de Rafael Campallo, qui fit mieux et plus que seconder son illustre aîné.

« C’est toujours pour moi un sentiment de douceur et d’amour que de revenir en France, le pays de ma jeunesse, dans lequel je me suis formé comme artiste et comme personne », explique Antonio Canalès à propos de ces « Historias » dans le texte de présentation du 37e festival de Montpellier Danse, où il est également programmé du 24 au 26 juin au théâtre de l’Agora. C’est bien d’amour, en effet, qu’il était question ce 4 mai. Celui d’un artiste pour son art, pour son public, et réciproquement. Se souvenant de ses incursions vers Maguy Marin, Maurice Béjart ou Jean-Claude Gallotta, le vieux lion compense ce qu’il a perdu de souplesse par une science calculée du mouvement.

Son buste massif oscille sur le balancier des bras et l’intensité de sa présence fait oublier jusqu’au kitsch de ses tenues. Les obliques latérales tracées par ses jambes portent toute la puissance jadis frappée du bout des pieds. A chaque reprise, il entre progressivement dans la danse et finit toujours par emporter la mise.

A ses côtés, en veste blanche et pantalon noir, Rafael Campallo incarne la fougue de la jeunesse. Son zapateado furieux éblouit par sa virtuosité rythmique. En suspension, semblant ne plus toucher terre, tant il rebondit et virevolte, le Sévillan réinvente une tradition toujours vivante. Epoustouflant. Mention spéciale, également, aux interludes purement instrumentaux qui, à l’égal de la danse, portent toute l’âme du cante jondo.

Isabelle Calabre

Vu le 5 mai à la Grande Halle de La Villette

Historias Flamencas de Sevilla d'Antonio Canalès et Rafael Campallo

A voir au festival Montpellier Danse du 24 au 26 juin - Théâtre de l'Agora.

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